5 septembre

(9 références)

 

  Ste Elisabeth (1er siècle)

icône : 15 x 12 cm, (2002)

Fêtée en ce jour avec son époux, St Zacharie, ils sont les parents de Jean-Baptiste et de la famille de la Vierge Marie. Lui était prêtre et c'est pendant qu'il accomplissait son service que l'ange Gabriel vint lui dire qu'il pourrait enfin avoir l'enfant tant attendu. Zacharie émet des doutes en raison de leurs âges, et il en devint muet jusqu'au jour de la naissance de Jean le Baptiste. Sa joie éclatera dans l'hymne du "Benedictus". Quant à Elisabeth, sa joie quelques semaines auparavant avait été le tressaillement de son propre enfant au jour de la Visitation où jaillit l'action de grâces du "Magnificat". Le Christ est toujours source de joie et de bonheur.

 

  Ste Raissa (IVème siècle)

icône contemporaine

Fille d'un prêtre de Tamieh (Fayoum) sur la frontière du désert de Lybie, Raïssa avait environ vingt ans quand éclate la persécution de Dioclétien. Alors qu'elle se rendait au puits pour y chercher de l'eau, elle croise un cortège de moines et de vierges arrêtés par la police qui les conduit à Alexandrie dans des conditions atroces, avant de les mettre à mort. Elle veut se joindre à eux. On la repousse. Elle revient à la charge, proférant tant d'injures contre les dieux, qu'elle est mise dans le cortège et qu'elle eut la tête tranchée.

 

   St Bertin (VIIème siècle)

Fils d’une famille de la noblesse de Constance en Allemagne (ou de Coutances, dans la Manche, selon certains auteurs), il est très jeune attiré par la vie religieuse. Vers 620, il entre au monastère de Luxeuil en compagnie de Mommolin et d’Ebertramne. Après plus de vingt ans consacrés à la prière et à l’étude des Saintes Écritures, il est appelé à Thérouanne par St Omer qui vient d’y être nommé évêque. Bertin demande à Mommolin et Ebertramne de se joindre à lui et tous trois remportent un grand succès dans leur mission d’évangélisation des populations des régions du Pas-de-Calais actuel. Il fonde alors une communauté, placée sous la règle de St Colomban et dirigée par Mommolin (qui sera plus tard nommé évêque de Noyon). Les nouveaux disciples étant toujours plus nombreux, et il fait bientôt bâtir un nouveau monastère sur des terres de l’île de Sithiu qui lui sont cédées par Androwald, le seigneur des lieux. La nouvelle communauté est placée sous la Règle de St Benoît et Bertin en devient l’abbé. Elle acquiert bientôt une grande renommée et donne lieu à l’établissement de plusieurs autres monastères ainsi qu’à la construction d’une église, qui deviendra plus tard la cathédrale de Saint-Omer. St Bertin décède alors qu’il est presque centenaire.

   St Laurent Justinien (+1455)

Originaire d'une famille vénitienne, il perd très tôt son père. Sa mère reste seule à vingt quatre ans avec cinq enfants. Elle voudrait bien marier ce fils, mais il choisit d'entrer dans une communauté de chanoines réguliers où il vit dans la pauvreté et la prière. Elu prieur général de sa congrégation, il sera appelé par le Pape Eugène IV à devenir évêque de Castello, puis de Venise. Il y garde un mode de vie très pauvre, s'occupe avec zèle de son diocèse dont il est le premier patriarche nommé. Par sa prédication et son enseignement théologique, il donne une grande impulsion à sa communauté, accueillant tout le monde avec bonté et simplicité.

"Il faut éviter les affaires trop compliquées. Il y a toujours du démon dans les complications" (Perles de sagesse)

Bx Jean-Joseph Lataste (1832-1869)

icône contemporaine

Le Père Lataste est né à Cadillac sur Garonne (Gironde), le 5 septembre 1832. Très jeune, il se sent appelé au sacerdoce. Après beaucoup d’hésitations, et un combat profond, il entre en 1857 dans l’Ordre Dominicain. En 1864, il est envoyé prêcher une retraite aux détenues de la prison de Cadillac où il découvrit en elles les merveilleux effets de la grâce, et, en certaines, un réel appel à se donner à Dieu dans une vie consacrée. C’est dans cette prison, devant l’Eucharistie, qu’il reçut l’inspiration de fonder une nouvelle famille religieuse, où toutes les sœurs, quel que soit leur passé, seraient unies dans un même amour et une même consécration. Deux ans plus tard, il ouvrait la première communauté des Dominicaines de Béthanie, sous le patronage de Ste Marie-Madeleine. En janvier 1869, épuisé et malade, il fut obligé de dicter à mère Henri-Dominique le début des constitutions de Béthanie, qui ne pourront être terminées qu'ultérieurement, par le p. Boulanger. À l'approche de la mort, il pria pour ses filles, et rendit grâce pour la vie qui lui a été offerte, tout en pardonnant à ceux qui l'avaient combattu : « Je remercie bien l'ordre de St Dominique tout entier de m'avoir donné son saint habit. Je remercie bien et je bénis en mourant toutes les personnes qui m'ont approuvé et m'ont aidé de leurs prières, de leurs conseils, de leur influence, de leurs dons. Je pardonne à tous ceux qui ne m'ont pas approuvé et même qui m'ont contredit et combattu : je prie Dieu de les bénir tous, tous. »

   Charles péguy (1873-1914)

portrait

Charles Péguy naît dans une famille modeste : sa mère, Cécile Quéré, est rempailleuse de chaises, et son père, Désiré Péguy, est menuisier. Il mourra quelques mois après la naissance de l'enfant, qui est alors élevé par sa grand-mère et sa mère. Durant cette enfance, Charles Péguy connaît non pas la misère, mais une austère et digne pauvreté dont il gardera le souvenir lumineux, parlant de « l'honneur, de la piété de l’ouvrage bien faite » : « J'ai vu toute mon enfance rempailler des chaises exactement du même esprit et du même cœur, et de la même main, que ce même peuple avait taillé ses cathédrales » En 1885, il est remarqué par le directeur de l'École normale d'instituteurs d'Orléans, Théodore Naudy, qui le fait entrer au lycée d'Orléans, et lui obtient une bourse qui lui permet de continuer ses études. Au lycée Pothier, quoique bon élève, il se fait remarquer par son caractère. Il obtient finalement son baccalauréat le 21 juillet 1891. Il intègre l'École normale supérieure de Paris le 31 juillet 1894, sixième sur vingt-quatre admis. À Normale sup', il est l'élève de Romain Rolland et de Bergson, qui ont une influence considérable sur lui. Il y affine également ses convictions socialistes, qu'il affirme dès sa première année à l'École. Lorsque éclate l'affaire Dreyfus, il se range auprès des dreyfusards. En février 1897, il écrit son premier article dans la Revue socialiste, et en juin 1897, achève d'écrire Jeanne d'Arc. Militant socialiste et dreyfusard, il fait paraître les Cahiers de la Quinzaine de 1900 à sa mort. Son œuvre comprend des recueils poétiques en prose (Le Porche du Mystère de la deuxième vertu, 1912) et en vers (La Tapisserie de Notre-Dame, 1913) d'inspiration mystique, des essais où il exprime ses préoccupations sociales et son rejet de la modernité (L'Argent, 1913), mais aussi des pièces de théâtre, notamment sur Jeanne d'Arc, un personnage historique auquel il reste toute sa vie profondément attaché. Il est un farouche opposant de l' universalisme facile : « Je ne veux pas que l'autre soit le même, je veux que l'autre soit autre. C'est à Babel qu'était la confusion, dit Dieu, cette fois que l'homme voulut faire le malin. ». Sa conversion au catholicisme a probablement eu lieu entre 1907 et 1908 ; il confie en septembre 1908 à son ami Joseph Lotte : « Je ne t'ai pas tout dit... J'ai retrouvé la foi... Je suis catholique... ». Cependant, son entourage remarquait depuis quelques années déjà ses inclinations mystiques. Lieutenant de réserve, il part en campagne dès la mobilisation. Il meurt au combat au début de la bataille de la Marne, tué d'une balle au front, le 5 septembre 1914 à Villeroy, près de Neufmontiers-lès-Meaux, alors qu'il exhortait sa compagnie à ne pas céder un pouce de terre française à l'ennemi. L'œuvre de Péguy a toujours célébré les valeurs traditionnelles de l'homme: son humble travail, sa terre, sa famille.

   Sr Maria de Campello (1875-1961)

Née à Turin en 1875, Valeria Paula Pignetti fut, malgré sa santé précaire, une femme douée d’une grande force intérieure et de douceur ; toute jeune, elle manifesta un penchant pour la solitude contemplative et l’ouverture à autrui. En 1901, elle entra dans la Congrégation des Franciscaines Missionnaires de Marie, où pendant dix-huit ans elle accomplit par obéissance les services toujours plus exigeants qui lui étaient confiés. Après la première guerre mondiale, durant laquelle elle avait assisté les blessés, elle quitta, avec l’autorisation de ses supérieures, son institut, en quête d’un lieu où elle pourrait vivre « plus au large ». Au bout de trois ans, elle donna vie, près de Campello en Ombrie, à l’une des expériences les plus rayonnantes de vie évangélique du XXème siècle, d’abord dans le Refuge Saint-François, et en 1926 dans l’Ermitage franciscain, au-dessus des sources du Clitumno. Quand elle eut restauré ce vieil ermitage, sœur Maria y vécut jusqu’à sa mort, avec quelques compagnes, suivant un programme basé uniquement sur la prière, le travail et l’accueil des hôtes, toute tendue vers une communion toujours plus grande avec toutes les créatures. Sœur Maria eut des rapports épistolaires avec Gandhi, Albert Schweitzer, Friedrich Heiler, Primo Mazzolari, Evelyn Underhill, Giovanni Vannucci et bien d’autres encore. En raison de l’amitié qu’elle avait avec Ernesto Buonaiuti, et parce que plusieurs sœurs qui n’appartenaient pas à l’Église catholique étaient rapidement venues grossir les rangs de sa communauté, elle fut longtemps harcelée par les autorités ecclésiastiques et dut renoncer pendant presque trente ans à la célébration de la messe dans l’Ermitage de Campello. Quand vint l’heure où l’interdit allait prendre fin, Maria, selon ses propres paroles, était désormais au-delà, toute proche de la communion cosmique qu’elle avait si longtemps désirée, et qu’elle put rejoindre en 1961, au terme d’une vie abreuvée de souffrance, mais marquée d’une grande paix intérieure.

   John Bradburne (1921-1979)

20x 15 cm (2016)

Héros de guerre, musicien, poète, mystique et martyr, c'est l'une des figures les plus attachantes de sainteté du XXe siècle dont le procès de béatification vient de s'ouvrir. Né en 1921 en Angleterre, fils de clergyman anglican, John Bradburne est un véritable personnage de roman. Jeune excentrique qui passe une partie de sa jeunesse dans les arbres, il sera un héros de la Seconde Guerre mondiale (il combattra en Asie). À son retour, il se convertit au catholicisme et cherche sa voie à travers monastères et couvents avant de la trouver : il sera vagabond de Dieu, disciple de St François, bouffon du Christ et troubadour de la Vierge Marie ! Il se lance sur les routes d'Europe et de Terre Sainte, ermite ou SDF, et pratique des dizaines de métiers, tour à tour maître d'école, fossoyeur, maçon, vendeur, sacristain, éboueur, présentateur de télévision, comédien ou gardien. Puis il part en Afrique (Rhodésie) et y découvre, en 1969, Mtemwa, un lieu sinistre où une centaine de lépreux attendent la mort. Il décide de vivre avec eux et se fait infirmier, gestionnaire, cuisinier, confident, et même croque-mort. Mtemwa devient une oasis de paix, de foi et de joie. Quand le centre est pris dans la tourmente de la guerre civile, John défend ses amis lépreux contre tous. Rejeté par les Blancs comme par les Noirs, il est kidnappé et assassiné le 5 septembre 1979. Depuis son martyre, son culte se répand et les miracles fleurissent. Musicien et surtout poète, le plus grand de langue anglaise du XXe siècle par l'ampleur de son oeuvre, John Bradburne a vécu une étonnante aventure spirituelle. Son itinéraire montre que la recherche de Dieu peut remplir et combler une vie d'homme, et plus encore.

"un homme remarquable, mais certes étrange. C'était un catholique qui ne le cachait pas. Oui, il faisait le fou mais il ne l'était pas du tout, c'était une façon de déguiser sa vie spirituelle profonde et sa sainteté, en chantant dans les rues ou en jouant de la flûte ...." (sr Camillia)

à voir aussi ...

   Ste Mère Térésa de Calcutta (1910-1997)

"Ce n'est pas combien nous faisons, mais combien d'amour nous mettons dans ce que nous faisons."

Religieuse missionnaire originaire de Yougoslavie, elle fut envoyée en Inde par sa communauté, les Soeurs de Lorette. Elle y enseigna de nombreuses années. Mais, confrontée à la misère des indiens, elle fut appelée à une autre mission, vivant pauvre au milieu des pauvres, et surtout accompagnant les mourants abandonnés dans les rues de Calcutta. En 1950 naît la congrégation de Missionnaires de la Charité, rassemblant autour d'elle des femmes, et des hommes, partageant son appel. De nombreuses petites communautés essaimeront partout dans le monde, là où la misère est la plus profonde, pour y témoigner de l'amour miséricordieux de Dieu.

 

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