|
L'Institution
de l'Eucharistie
" Le soir
venu, il arrive avec les Douze. Pendant qu'ils étaient
à table et mangeaient, Jésus dit : " En vérité,
je vous le déclare, l'un de vous va me livrer, un qui
mange avec moi. " Pris de tristesse, ils se mirent à
lui dire l'un après l'autre : " Serait-ce moi? "
Il leur dit : " C'est l'un des Douze, qui plonge la main
avec moi dans le plat. Car le Fils de l'homme s'en va selon ce
qui est écrit de lui, mais malheureux l'homme par qui
le Fils de l'homme est livré! Il vaudrait mieux pour lui
qu'il ne soit pas né, cet homme-là! " Pendant
le repas, il prit du pain et, après avoir prononcé
la bénédiction, il le rompit, le leur donna et
dit : " Prenez, ceci est mon corps. " Puis il prit
une coupe et, après avoir rendu grâce, il la leur
donna et ils en burent tous. Et il leur dit: " Ceci est
mon sang, le sang de l'Alliance, versé pour la multitude.
En vérité, je vous le déclare, jamais plus
je ne boirai du fruit de la vigne jusqu'au jour où je
le boirai, nouveau, dans le Royaume de Dieu "." (Mc 14,17-25).
" A ta Cène
mystique, ô Fils de Dieu, fais moi communier en ce jour
; je ne révèlerai pas tes mystères à
tes ennemis ni ne te donnerai un baiser comme Judas ; mais comme
le bon larron je te dis : " Souviens-toi de moi, Seigneur,
quand tu entreras dans ton Royaume " (tropaire récité avant la communion).
Le Christ est à
table pour la dernière fois avec ses disciples. Il tient
à la main le pain et la coupe, qu'il donne à ses
amis, signe de sa vie livrée. C'est le repas de la Pâque,
de l'Alliance nouvelle qui manifeste jusqu'où va l'amour
de Dieu. Les apôtres ne comprennent pas encore, discutent
mais reçoivent ses dons. Seul Judas reste isolé,
absent à ce qui se passe. Ses mains se referment sur la
bourse, signe de sa trahison, et sur le pain qu'il prend dans
le plat. Il n'a su ni voir ni recevoir, seulement calculer et
prendre, sans doute croyait-il, pour de bonnes raisons. Et il
n'a pas su non plus recevoir le pardon de son Seigneur, comme
Pierre, qui avait aussi trahi. Là est sans doute sa tragédie. |