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Le Couronnement
d'épines
" Les soldats
le conduisirent à l'intérieur du palais, c'est-à-dire
du prétoire. Ils appellent toute la cohorte. Ils le revêtent
de pourpre et ils lui mettent sur la tête une couronne
d'épines qu'ils ont tressée. Et ils se mirent à
l'acclamer: " Salut, roi des Juifs! " Ils lui frappaient
la tête avec un roseau, ils crachaient sur lui et, se mettant
à genoux, ils se prosternaient devant lui " (Mc, 15, 16-19).
" Avant ta
précieuse croix, Seigneur, les soldats se jouèrent
de toi, et les armées célestes furent frappées
de stupeur ; car tu étais couronné de mépris,
toi qui couronnes la terre de fleurs, et par dérision
tu fus de pourpre revêtu, toi qui revêts de nuages
le firmament ; mais dans ton uvre de salut, tu révèles
ta miséricorde. Seigneur, gloire à toi " (Vendredi Saint, tierce, stichères).
Là encore le
Christ nous regarde et nous invite à le voir. Il est le
jouet des hommes qui se moquent. Après les coups qui brisent
le corps, les humiliations qui doivent anéantir la personne.
Il se dit roi, et déjà à ce moment là,
avant même la croix et son libellé, il est raillé
à cause de cela. C'est son humanité, sa dignité
d'homme qui est niée. Et pourtant, Pilate dira de lui
" voici l'Homme ". Là se révèle
un grand mystère. Car il s'agit bien d'une théophanie,
en même temps qu'une " anthropophanie " : dans
l'anéantissement programmé du Fils de l'Homme et
Fils de Dieu, se manifeste l'irréductible royauté
humaine, parce qu'à jamais image de Dieu, que rien ni
personne ne pourra jamais effacer. |