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La Nativité
"Or, pendant qu'ils
étaient là, le jour où elle devait accoucher
arriva ; elle accoucha de son fils premier-né, l'emmaillota
et le déposa dans une mangeoire... Il y avait dans le
même pays des bergers qui vivaient aux champs et montaient
la garde pendant la nuit auprès de leur troupeau. Un ange
du Seigneur se présenta devant eux, la gloire du Seigneur
les enveloppa de lumière et ils furent saisis d'une grande
crainte. L'ange leur dit : " Soyez sans crainte, car voici,
je viens vous annoncer une bonne nouvelle, qui sera une grande
joie pour tout le peuple : Il vous est né aujourd'hui,
dans la ville de David, un Sauveur qui est le Christ Seigneur
; et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez
un nouveau-né emmailloté et couché dans
une mangeoire ". "
(Lc 2, 6-12).
" La Vierge aujourd'hui
met au monde l'Eternel et la terre offre une grotte à
l'Inaccessible. Les anges et les pasteurs le louent et les mages
avec l'étoile s'avancent car tu es né pour nous,
petit enfant, Dieu éternel "
(Romain le mélode, kondakion de Noël).
Marie est allongée sur
un coussin rouge. Sur les icônes, elle est toujours représentée
ainsi, jamais à genoux (sauf sur certaines icônes
tardives subissant l'influence de l'iconographie occidentale).
C'est une accouchée
L'Enfant-Jésus entouré
de bandelettes est couché dans la mangeoire auprès
de l'âne et du buf dans une grotte sombre : Jésus
par son Incarnation, sa naissance, descend dans les ténèbres
de notre monde. Joseph est assis derrière Marie. Son attitude
est dubitative : elle fait référence à un
épisode antérieur, relaté dans l'Evangile
de Matthieu, avant le songe qui le convinc de prendre Marie enceinte
pour épouse. Il est nettement séparé de
l'Enfant, ce qui est toujours le cas sur les icônes, contrairement
à ce qui se passe dans les représentations occidentales,
où il est souvent représenté comme Marie
à genoux devant Jésus, en face de cette dernière.
L'icône est en effet théologique, en isolant Joseph,
elle signifie simplement qu'il n'a aucun rôle dans la conception
de Jésus.
Comme dans l'Annonciation, on peut voir le même segment
de ciel au-dessus de la Mère et de l'Enfant, rappelant
encore et toujours l'implication de la Trinité dans l'événement.
Seule l'étoile y remplace la colombe. Etoile qui guide
les mages et étoile de David : il s'agit bien de la venue
du messie attendu et annoncé par les prophète,
le fils de David.
Les rois et les bergers n'ont pas été figurés
ici, et c'est à nous que l'ange désigne l'enfant,
pour que nous l'adorions à notre tour.
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