icône contemporaine
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Monsieur Vincent n'oubliera
jamais que, quand il était petit, il gardait les porcs
dans la campagne landaise. Il en rougissait à l'époque
et s'il voulut devenir prêtre, ce fut surtout pour échapper
à sa condition paysanne. Plus tard, non seulement il l'assumera,
mais il en fera l'un des éléments de sa convivialité
avec les pauvres et les humiliés. A 19 ans, c'est chose
faite, il monte à Paris parce qu'il ne trouve pas d'établissement
qui lui convienne. Le petit pâtre devient curé de
Clichy un village des environs de Paris, aumônier de la
reine Margot, précepteur dans la grande famille des Gondi.
Entre temps, il rencontre Bérulle qui lui fait découvrir
ce qu'est la grâce sacerdotale et les devoirs qui s'y rattachent.
Il appellera cette rencontre "ma conversion". Il renonce
à ses bénéfices, couche sur la paille et
ne pense plus qu'à Dieu. Dès lors son poste de
précepteur des Gondi lui pèse. Il postule pour
une paroisse rurale à Châtillon-les-Dombes et c'est
là qu'il retrouve la grande misère spirituelle
et physique des campagnes françaises. Sa vocation de champion
de la charité s'affermit. Rappelé auprès
des Gondi, il accepte et enrichit son expérience comme
aumônier des galères dont Monsieur de Gondi est
le général. Ami et confident de St François
de Sales, il trouve en lui l'homme de douceur dont Monsieur Vincent
a besoin, car son tempérament est celui d'un homme de
feu. Pour les oubliés de la société (malades,
galériens, réfugiés, illettrés, enfants
trouvés) il fonde successivement les Confréries
de Charité, la Congrégation de la Mission (Lazaristes)
et avec Ste Louise de Marillac, la Compagnie des Filles de la
Charité. Plus que l'importance de ses fondations, c'est
son humilité, sa douceur qui frappe désormais ses
contemporains. Auprès de lui chacun se sent des envies
de devenir saint. Il meurt, assis près du feu, en murmurant
le secret de sa vie : "Confiance ! Jésus !". |
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