"Oh, si l'on pouvait comprendre
d'avance quelles sont les douceurs et la paix qu'on goûte
quand on ne met pas de réserve avec le Bon Dieu ! Comme
il se communique à l'âme qui le cherche sincèrement
et qui a su se livrer. Que l'on en fasse l'expérience
et l'on verra que c'est là le bonheur que l'on cherche
en vain sans cela. L'âme livrée a trouvé
le paradis sur la terre puisqu'elle y jouit de cette douce paix
qui fait partie du bonheur des élus." |
Marie-Victoire Couderc
naquit dans le hameau de Sablières, un coin isolé
de la Haute-Ardèche. La petite paysanne y connut les joies
de sa famille très unie mais sans fortune. Elle reçut
une instruction élémentaire grâce à
une institutrice itinérante qui donnait des cours aux
enfants du hameau. Et c'est au retour du collège, pendant
une mission que prêchent les missionnaires diocésains,
qu'elle rencontre l'abbé Étienne Terme, qui l'appelle
à Aps puis à La Louvesc (07520), en 1826 pour devenir,
en 1828, la supérieure de la petite communauté
hôtelière qui accueille les pèlerins venus
vénérer St Jean-François Régis. Avec
les années, elle deviendra la supérieure des communautés
qui se fondent ailleurs et elle les marque par la clarté
de son jugement, les orientant vers les retraites spirituelles
plus que vers la seule hospitalité. A la mort de son fondateur
(1834), la petite communauté se scinda du reste en deux
branches, l'une s'adonnant à l'enseignement tandis que
l'autre, sous la conduite de Thérèse, se consacra
à luvre des Retraites spirituelles, donnant
ainsi naissance à la Congrégation de Notre-Dame
du Cénacle. Mais la disparition du P. Terme et des difficultés
financières vont lui ouvrir une longue période
d'obscurité et d'humiliation. Les pères jésuites
lui substituent, avec l'accord de l'évêque, une
personne riche et de meilleure éducation que celle de
la petite paysanne d'origine modeste. Mais ce fut un échec.
Mère Thérèse assume cette incompréhension
et ce dépouillement sans dépression ni tristesse,
ce qui la conduit au plus près du Christ. A partir de
1852, une nouvelle supérieure entoure d'une estime croissante
l'ancienne de l'Ordre. Et c'est ainsi que Mère Thérèse
est envoyée à Paris en mars 1855, avec l'accord
de l'évêque de Viviers, le supérieur canonique
de la congrégation. Pendant ce même séjour,
Mère Thérèse ne reste pas inactive et ne
se met pas à l'écart de la vie de la communauté.
Elle est même responsable d'un véritable catéchuménat.
Ce qu'elle vit, livrée à Dieu, lui confère
un rayonnement persuasif. Désormais, elle exerce une réelle
influence spirituelle même si elle n'a aucune autorité
dans les structures de gouvernement de la congrégation.
Elle sera si discrète et si attentive à se faire
oublier, que personne ne pensera à la reconnaître
comme la véritable fondatrice du "Cénacle".
Son corps est incorrompu. |