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Né le 17 septembre
1994 dans un bidonville de Manille, Darwin Ramos est issu d'une
famille de cinq enfants très pauvre. Comme il avait sept
ans et ne pouvait plus marcher ni donc travailler, son père
a commencé à l'utiliser pour mendier en bas d'une
station de métro. Il est resté sur le trottoir
jusqu'à ce qu'un éducateur de la fondation le repère
à l'âge de onze ans. Darwin est mort six ans plus
tard de la myopathie de Duchenne, une maladie génétique
qui provoque la dégénérescence des muscles.
Il présentait des qualités d'âme extraordinaires
malgré sa souffrance. Il ne parlait pas de sa maladie
mais de « la mission que le Christ lui avait donnée».
Il a passé sa vie à dire « merci »
et « je t'aime ». Tous ceux qui le croisaient étaient
impressionnés par son sourire et sa joie. Un jour, il
m'a dit : « Si je comprends bien, Jésus veut que
je tienne jusqu'au bout comme lui. » La dernière
semaine de sa vie, fin septembre 2012, a été sa
Semaine Sainte. Il l'a vécue complètement uni à
la Passion du Christ. Il est entré à l'hôpital
un dimanche soir, comparable au dimanche des Rameaux. Du lundi
au mercredi, il a accepté son état de manière
étonnante. Le jeudi, pour la première fois, j'ai
lu de la peur dans ses yeux. C'était la première
fois que je ne le voyais pas sourire. Terrorisé, il m'a
dit : « Il faut prier maintenant, je me bats contre le
démon. » J'ai égrené le chapelet avec
lui avant de lui donner les sacrements. Le vendredi, mort du
Christ sur la croix, il souriait jusqu'aux oreilles. Il a demandé
un papier sur lequel il a écrit : « Un immense merci,
mon Père. » Puis « Je suis très heureux.
» Ce furent ses derniers mots. Il n'avait plus rien, mais
il avait gagné son combat. Le dimanche, j'étais
assis à ses côtés, la main posée sur
son coeur quand il s'est arrêté. À l'aube
de la Résurrection. (P. Matthieu Dauchez, dans La Vie) |
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