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Jean du Moulin, nait
à Sens en 1571. peu de temps après, il perdit la
vue suite à une maladie mal soignée. A l'âge
de dix ans, il perdit ses parents. Son oncle maternel devint
alors son tuteur. Cécité oblige, il apprend la
musique, et jouait de quatorze instruments dont l'orgue. Il aimait
se faire lire des textes religieux ou des poèmes de Ronsard.
A Paris, soit logé chez son frère, soit menant
une vie de mendiant, il fréquenta l'église des
Carmes de la Place Maubert et en devint l'organiste. En 1603,
il rencontra le p. Mathieu Pinault qui allait changer sa vie.
Il laissa aux pauvres la succession de son frère décédé
et en 1606, âgé de trante cinq ans, Jean du Moulin
entra au noviciat de la Grande Carme de Dol de Bretagne, en tant
que frère convers, sous le nom du premier évêque
de cette ville, St Samson. La peste se déclara peu après
son arrivée. Après plusieurs décès
monastiques, la communauté s'éclipsa. Jean resta
seul avec un autre novice pour secourir les pestiférés.
Ils soignèrent les malades et accompagnèrent les
mourants. Eux-mêmes contaminés, ils durent partir
à la maladrerie. Là il saperçut que
Dieu lui avait donné le don de guérison, ayant
fait une prière sur son compagnon qui guérit. La
peste passée, la vie reprit à Dol. La rumeur des
dons thaumaturgiques de Jean se répandit dans la région,
et des malades arrivèrent de tous les horizons jusqu'au
monastère. Outre ce charisme, Jean était un grand
priant et pratiquait assidument l'oraison. On l'autorisa à
élever ses frères dans leur vie spirituelle et
devint l'âme de la réforme de la province de Touraine,
dont Rennes faisait partie. Cette réforme comportait une
observation plus stricte de la règle primitive, avec un
retour marqué à la contemplation, à la suite
de celle initiée en Espagne par Ste Thérèse
d'Avila et St Jean de la Croix. En 1612, la renommée de
ses hautes vertus l'appela au Couvent de Rennes où il
restera jusqu'à sa mort, sauf pour plusieurs missions
réformatrices dans son ancien couvent de Dol. Son tombeau
est à la Cathédrale de Dol et son crâne aux
carmes de Rennes. Jean a dicté environ quatre mille pages
d'écrits mystiques. Ces ouvrages sont l'expression écrite
de sa conversation orale et amoureuse avec le Seigneur. La doctrine
de Jean de Saint-Samson est imprégnée de la tradition
mystique, notamment de la spiritualité flamande de Ruysbroeck
et de Herp. Jean insiste sur la science d'aimer Dieu qui entraîne
la déification de l'Homme. Pour ce grand pédagogue
spirituel du Carmel, la prière aspirative se revêt
d'une grande originalité : elle est pure passivité
amoureuse, l'âme étant toute perdue en Dieu. |
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