14 septembre

(6 références)

 

Exaltation de la Ste Croix - la Croix Glorieuse

icône contemporaine, p. Grégoire Krug

Quand, à Jérusalem, la reine Ste Hélène, mère de l'empereur Constantin, fut convaincue d'avoir retrouvé sur le Mont Calvaire la vraie croix du Christ, elle fit édifier en ce lieu, avec l'aide de son fils, une basilique englobant le Calvaire et le Saint Sépulcre. Cette basilique qui eut pour nom "Anastasis" ("Résurrection"), fut consacrée un 14 septembre. Par la suite, ce jour fut choisi pour célébrer une fête qu'on appela "Exaltation de la précieuse et vivifiante Croix." parce que son rite principal consistait en une ostension solennelle d'une relique de la vraie croix. Ce geste manifestait devant tous que la Croix est glorieuse parce qu'en elle la mort est vaincue par la vie. La fête se répandit à Constantinople où elle connut un éclat nouveau à partir du VIIème siècle parce que les Perses infidèles s'étaient emparés de Jérusalem et avaient emporté dans leur pays la vraie Croix comme trophée de victoire. L'empereur Heraclius alla la reprendre et ramena triomphalement à Constantinople le symbole de la victoire du Christ sur la mort. Progressivement la fête fut célébrée dans toute l'Eglise et des parcelles de cette relique furent distribuées à travers le monde chrétien.

St Materne (IVème siècle)

icône contemporaine

Les Eglises de Tongres, de Trèves et de Cologne le tenaient pour leur fondateur. Selon une pieuse et imaginative tradition, il aurait été le fils ressuscité de la veuve de Naïm, envoyé par St Pierre pour évangéliser les contrées du Nord. Il tomba gravement malade et mourut. St Pierre le ressuscita une seconde fois. La légende dit encore bien d'autres choses merveilleuses. Les documents historiques disent laconiquement :"Materne, le savant évêque de Cologne, prit une part active au concile de Rome en 313 et à celui d'Arles l'année suivante". Il avait la confiance de l'empereur Constantin. Il est mort à Trèves, au plus tard en 344.

 St Albert de Jérusalem (+1214)

icône contemporaine

Quand le royaume franc de Jérusalem s'effondra en 1187, soixante mille chrétiens durent se réfugier à Saint-Jean d'Acre qui, grâce aux Chevaliers de Saint-Jean, résista aux Sarrasins jusqu'en 1292. Quelques années plus tard, le Pape Innocent III envoya l'un de ses meilleurs diplomates, Albert Avogrado, espérant que le sultan d'Egypte lui rendrait la Ville Sainte. St Albert échoua et un chevalier de Saint-Jean le poignarda en pleine église. Auparavant, il avait eu le temps de préparer une Règle pour les Carmes et les Carmélites dont il avait étudié le genre de vie qu'ils menaient au Mont-Carmel. Ces règles furent approuvées par Rome après sa mort et elles figurent toujours en tête des constitutions carmélitaines.

Ste Nothburge (+ 1313)

 

Elle était la fille d’un couple d’agriculteurs aisés de la région de Rottenbourg, au Tyrol. Vers l’âge de dix huit ans, elle commence à travailler comme cuisinière chez le comte Henri, un seigneur des environs. Avec l’accord de ses patrons, elle donne aux pauvres tout ce qui reste de nourritures non consommées par la famille. Six ans, plus tard, le comte et son épouse étant décédés, leur belle-fille Ottilie devient maîtresse du château, et malgré la promesse faite aux parents, elle interdit à Nothburge de poursuive ses activités charitables. Chassée du château, elle trouve un nouvel emploi de domestique chez un couple de paysans de la région. Mais bientôt, les habitants du château sont frappés de nombreux malheurs, dont le décès d’Ottilie. Convaincu que ces problèmes représentent un châtiment pour avoir maqué à la parole donnée, le comte décide d’aller rechercher Nothburge, la priant instamment de lui pardonner et de revenir à son service. Elle passe donc le reste de sa vie au château, partageant son temps entre son travail et les œuvres charitables, et surtout entourée du respect et de l’affection de toute la maisonnée, et surtout de Marguerite, la nouvelle épouse du comte. Ste Nothburge est la patronne des travailleurs agricoles, des hommes mariés et des domestiques.

Dante Alighieri (1265-1321)

A la naissance de Dante, Florence est sur le point de devenir la cité la plus puissante d'Italie, bien qu'elle soit rongée par des luttes intestines entre partisants du pouvoir temporel du pape et ceux qui soutiennent l'empereur (Guelfes et Gibelins). Après des études de philosophie et de théologie, Dante est élu à la charge de prieur. Il fait partie des six hauts magistrats dirigeant la ville en 1300. Mais les partisans de l'extension du pouvoir papal l'évincent de ses fonctions et le condamnent à l'exil. S'ensuit une longue errance à travers l'Europe. Il publiera le Banquet en 1307, y développant sa conception du bien (le bien moral est la fin de toute activité humaine...) et de l'amour (l'amour humain est un amour naturel pour Dieu, l'homme aimant la beauté aime Dieu sans le connaître...). Marié depuis l'âge de vingt ans, c'est néanmoins d'une autre femme, Béatrice, dont il est amoureux. En dépit de sa mort prématurée qui le laisse fou de douleur, elle demeure la source d'inspiration de sa poésie, et notamment de son oeuvre majeure La divine comédie, qui le place aujourd'hui au rang de fondateur de la poésie italienne du Moyen Age. Il y racontera son voyage imaginaire, guidé par Virgile puis par Béatrice, de l'Enfer, le Purgatoire, le Paradis. Le Conseil de Florence autorisera Dante à revenir dans sa ville natale en 1316. Le poète refusera les conditions qui accompagneront cette proposition. Il passera ses dernières années à Ravenne, ville dans laquelle il s'éteindra et où il sera enterré.

Jean de Saint-Samson (1571-1636)

Jean du Moulin, nait à Sens en 1571. peu de temps après, il perdit la vue suite à une maladie mal soignée. A l'âge de dix ans, il perdit ses parents. Son oncle maternel devint alors son tuteur. Cécité oblige, il apprend la musique, et jouait de quatorze instruments dont l'orgue. Il aimait se faire lire des textes religieux ou des poèmes de Ronsard. A Paris, soit logé chez son frère, soit menant une vie de mendiant, il fréquenta l'église des Carmes de la Place Maubert et en devint l'organiste. En 1603, il rencontra le p. Mathieu Pinault qui allait changer sa vie. Il laissa aux pauvres la succession de son frère décédé et en 1606, âgé de trante cinq ans, Jean du Moulin entra au noviciat de la Grande Carme de Dol de Bretagne, en tant que frère convers, sous le nom du premier évêque de cette ville, St Samson. La peste se déclara peu après son arrivée. Après plusieurs décès monastiques, la communauté s'éclipsa. Jean resta seul avec un autre novice pour secourir les pestiférés. Ils soignèrent les malades et accompagnèrent les mourants. Eux-mêmes contaminés, ils durent partir à la maladrerie. Là il s’aperçut que Dieu lui avait donné le don de guérison, ayant fait une prière sur son compagnon qui guérit. La peste passée, la vie reprit à Dol. La rumeur des dons thaumaturgiques de Jean se répandit dans la région, et des malades arrivèrent de tous les horizons jusqu'au monastère. Outre ce charisme, Jean était un grand priant et pratiquait assidument l'oraison. On l'autorisa à élever ses frères dans leur vie spirituelle et devint l'âme de la réforme de la province de Touraine, dont Rennes faisait partie. Cette réforme comportait une observation plus stricte de la règle primitive, avec un retour marqué à la contemplation, à la suite de celle initiée en Espagne par Ste Thérèse d'Avila et St Jean de la Croix. En 1612, la renommée de ses hautes vertus l'appela au Couvent de Rennes où il restera jusqu'à sa mort, sauf pour plusieurs missions réformatrices dans son ancien couvent de Dol. Son tombeau est à la Cathédrale de Dol et son crâne aux carmes de Rennes. Jean a dicté environ quatre mille pages d'écrits mystiques. Ces ouvrages sont l'expression écrite de sa conversation orale et amoureuse avec le Seigneur. La doctrine de Jean de Saint-Samson est imprégnée de la tradition mystique, notamment de la spiritualité flamande de Ruysbroeck et de Herp. Jean insiste sur la science d'aimer Dieu qui entraîne la déification de l'Homme. Pour ce grand pédagogue spirituel du Carmel, la prière aspirative se revêt d'une grande originalité : elle est pure passivité amoureuse, l'âme étant toute perdue en Dieu.

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