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Alberto Marvelli naît
à Ferrare le 21 mars 1918, il était le deuxième
de six enfants. Il grandit dans une famille où la piété
se conjuguait avec l'activité caritative, catéchétique
et sociale. Dans sa jeunesse, il fréquenta le Patronage
salésien et l'Action catholique, où sa foi se développa
à travers un choix décisif : « Mon programme
se résume en un mot : la sainteté ». A l'Université,
il mûrit sa formation culturelle et spirituelle dans la
FUCI, et choisit comme modèle Piergiorgio Frassati. Au
cours de la Deuxième Guerre mondiale, il travailla pendant
une brève période dans les usines FIAT de Turin,
ayant été exempté de l'armée car
trois de ses frères se trouvaient déjà au
front. Lors de l'occupation allemande de l'Italie, il rentra
chez lui, à Rimini, où il décida de remplir
son devoir d'ouvrier de la charité. Après les bombardements,
il était le premier à venir en aide aux blessés,
à encourager les survivants, à assister les mourants,
et à dégager les personnes prisonnières
sous les décombres. Il distribuait également aux
pauvres tout ce qu'il réussissait à réunir.
Il allait chez les paysans et les commerçants pour acheter
toutes sortes de denrées alimentaires, puis il chargeait
sa bicyclette et se rendait dans les maisons où régnaient
la faim et la maladie. Parfois, il rentrait chez lui sans chaussures
ni bicyclette. Au cours de l'occupation allemande, il réussit
à sauver de nombreux jeunes de la déportation.
Il ouvrit des wagons déjà scellés, libérant
ainsi des hommes et des femmes destinés aux camps de concentration.
Après la libération de la ville, la première
Junte du Comité de Libération fut constituée.
Parmi les assesseurs se trouvait Alberto Marvelli : il n'était
inscrit à aucun parti, n'avait pas été maquisard,
mais tous reconnurent et apprécièrent le travail
qu'il avait accompli en faveur des réfugiés. Il
n'avait que vingt six ans, mais savait affronter les problèmes
avec compétence et les situations difficiles avec courage.
On lui confia la tâche la plus difficile : s'occuper de
la commission pour le logement. On lui confia ensuite la tâche
de la reconstruction, en tant que collaborateur de la section
détachée du Génie civil. Il s'inscrivit
ensuite au parti politique de la Démocratie chrétienne,
ressentant et vivant son engagement politique comme un service
à la collectivité : l'activité politique
pouvait et devait devenir l'expression la plus élevée
de la foi vécue. En 1945, son Évêque l'appela
à diriger les Diplômés catholiques. Il ouvrit
ensuite une Université populaire et une soupe populaire,
priant avec les pauvres et étant attentif à leurs
nécessités. Son activité en faveur de tous
fut inlassable : il compta au nombre des fondateurs des ACLI
(Association Chrétienne Lavoratori [travailleurs] Italiens)
et créa également une coopérative de travailleurs
du bâtiment. L'intimité avec Jésus Eucharistie
lui donnait la force d'entreprendre un travail de rédemption
et de libération capable d'humaniser la face de la terre.
Le soir du 5 octobre 1946, à l'âge de vingt huit
ans, se rendant à une réunion électorale
en bicyclette, il fut renversé par un camion militaire
et mourut quelques heures plus tard. |
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