"C'est de
Dieu que tu t'es frustré, c'est Dieu que je devrais te
rendre. Or, la Foi, tu le sais, je ne peux pas, nous ne pouvons
pas la donner. Dieu, je dois essayer de te le donner autrement.
Tu croiras ou ne croiras pas ; à ton aise. Dieu, je saurai
le garder près de toi." |
Elle était
née en Dordogne, à Mussidan, en 1904. Adolescente,
elle avait subi l'influence des libres-penseurs que son père
fréquentait, au point d'unir sa voix au choeur de ceux
qui proclamaient, ces années-là : " Dieu est
mort. ". Mais ce fut précisément à
cause de cette affirmation, de la découverte que Dieu
n'était pas une nécessité pour sa vie, que
Madeleine s'ouvrit à une quête des autres, hors
du commun, quête qui la mènera à retrouver
aussi l'Autre, Dieu même, d'abord dans la prière,
et puis dans un rapport vital et quotidien avec l'Évangile.
Après sa conversion, à la fois très sobre
et pourtant radicale, Madeleine fit des études d'assistante
sociale et se retrouva en 1933 à Ivry, dans la banlieue
parisienne déchristianisée et acquise au communisme.
C'est à Ivry qu'elle vécut la seconde moitié
de sa vie, en simple laïque, partageant sa modeste demeure,
une maison ouverte à tous, avec une petite communauté
de femmes. Madeleine sut témoigner de l'Évangile
dans le compagnonnage avec les hommes avant tout par sa vie.
En effet, elle avait compris que derrière l'athéisme
se cachent bien des fautes des chrétiens, souvent prompts
à annoncer un Dieu qui soit en opposition avec les autres,
plutôt qu'une vérité qui ne peut jamais se
donner sans l'autre. Tout au long de sa vie, Madeleine unit avec
audace et persévérance, l'écoute des raisons
de Dieu et l'écoute des raisons des hommes, rayonnant
la paix et la joie dans toutes ses rencontres, et ce jusqu'à
son dernier souffle. |