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Fils d'un père
dessinateur et d'une mère calqueuse, tous deux employés
à lusine Schneider du Creusot, il est le dernier
né dune famille de trois enfants. Il passe son enfance
en solitaire, préférant la compagnie des livres.
Attiré par lécriture vers lâge
de quinze ans, il se lance dans des études de philosophie
et se passionne pour les uvres de Platon, Spinoza et Kierkegaard.
À vingt cinq ans, il commence à écrire Lettre
pourpre, un premier ouvrage qui sera publié en 1977.
Ne cherchant pas vraiment le succès, Christian Bobin continue
à écrire, tout en enchaînant les petits boulots.
En 1991, il connaît un premier succès littéraire
avec Une petite robe de fête, ouvrage vendu à
270 000 exemplaires. Lannée suivante, lauteur
toujours aussi discret fait sensation dans les librairies avec
Le Très-Bas, livre consacré à St
François dAssise, qui sécoule à
plus de 400 000 exemplaires et est salué par la critique.
En 1995, marqué par la mort prématurée de
son amie de coeur, Ghislaine Marion, Christian Bobin rend un
hommage vibrant à la vie dans La plus que vive
(1996), uvre qui ne fait quaccroître davantage
son public. Plus tard, il partagera la vie de la poétesse
Lydie Dattas, qu'il épousera. Malgré ces succès,
il reste un auteur « amoureux du silence et des roses »,
fuyant les mondanités de la scène littéraire.
« Ma vie, écrit-il dans Louise Amour, sétait
passée dans les livres, loin du monde, et javais,
sans le savoir, fait avec mes lectures ce que les oiseaux par
instinct font avec les branches nues des arbres : ils les entaillent
et les triturent jusquà en détacher une brindille
bientôt nouée à dautres pour composer
leur nid. » Auteur contemplatif, il donne à ses
textes un caractère presque religieux par lemploi
dune prose poétique et aérienne qui invite
au recueillement et à la méditation. La foi chrétienne
tient ainsi une place importante dans son uvre, dont Le
Très-Bas (1992) et Ressusciter (2001) sont les exemples
les plus frappants. Christian Bobin déclarait à
ce sujet en 2010 dans Psychologies : « Ma foi est de lordre
de la contemplation : cest ne pas me remettre dêtre
sur Terre, cest être étonné comme un
nouveau-né, cest avoir un appétit immense
du « jamais vu » de la vie. Cela na rien à
voir avec le Dieu enfermé dans les consignes automatiques
des Églises. » |
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