21 novembre

(2 références)

 

Entrée de la Ste Vierge Marie dans le Temple

18 x 21 cm (2002)

 

  "Temple très pur du Sauveur, Trésor sacré de la Gloire de Dieu, la Vierge est conduite dans la Maison du Seigneur et avec elle la grâce du Saint-Esprit. Les anges lui clâment : "Chantons le Tabernacle de la Divinité" "(Kondakion)

"Puisque nous célébrons la mémoire de la très sainte Vierge Marie, accorde-nous, Seigneur, par son intercession, le bonheur de vivre dès maintenant en ta présence et d'avoir part un jour à la plénitude de ta grâce." (prière de la fête)

Cet épisode de la vie de la Vierge Marie ne se trouve pas dans les quatre évangiles, mais dans un livre apocryphe, le "protévangile de Jacques". La piété populaire et la spiritualité mariale en furent marquées, car elle soulignait bien la disponibilité de la Vierge Marie à l'égard de la volonté divine. Tant en Orient qu'en Occident, cette fête connut un grand succès (elle est attestée dès le VIème siècle). La Toute Sainte est en fait elle-même le temple vivant de Dieu, entièrement donnée, et dans ce sens "toute pure", elle donnera chair au Fils de Dieu. La scène est toute simple, selon cet évangile apocryphe : Anne et Joachim voulurent remercier Dieu de la naissance de cette enfant tant espérée. Ils la lui consacrèrent. Et voici ce qu'en dit l'apocryphe : "L'enfant eut trois ans. Joachim dit : " Appelons les filles des Hébreux, celles qui sont sans tache. Que chacune prenne un flambeau et le tienne allumé : ainsi, Marie ne se retournera pas et son coeur ne sera pas retenu captif hors du Temple du Seigneur. " L'ordre fut suivi, et elles montèrent au Temple du Seigneur. Et le prêtre accueillit l'enfant et l'ayant embrassée, il la bénit et dit : " Le Seigneur Dieu a exalté ton nom parmi toutes les générations. En toi, au dernier des jours, le Seigneur manifestera la rédemption aux fils d'Israël. " Et il la fit asseoir sur le troisième degré de l'autel. Et le Seigneur Dieu répandit sa grâce sur elle. Ses pieds esquissèrent une danse et toute la maison d'Israël l'aima."

p. Cyrille Argenti (1918-1994)

Cyrille naît à Marseille dans une riche famille de banquiers d'origine grecque, où la foi orthodoxe tient une place culturelle. Etudiant en philosophie, on lui demande un jour de parler de la Résurrection aux jeunes. Pour s'y préparer, il lit l'Evangile de Jean et réalise brusquement que c'est bien le récit d'un témoin oculaire. A partir de là, il n'y a plus de doute : le Christ est vraiment ressuscité. Pendant la guerre, engagé dans la Résistance (il recevra en 1990 le titre de "Juste des Nations"), Cyrille est arrêté par la Gestapo. Pour échapper à la torture, il songe au suicide mais se souvient de la phrase de St Paul : "Aucune épreuve ne nous est survenue qui passa la mesure humaine." L'officier qui l'interroge lui ordonne de lui tirer une balle dans le bras et de s'enfuir par la fenêtre : "C'était Dieu qui m'avait tiré de là, se souvient Cyrille, désormais Il n'était plus un objet de croyance, mais le Dieu Vivant." Devenu prêtre à Marseille, il déploie une activité pastorale pour les enfants, les personnes âgées et les sans-logis, voyant le Christ caché dans chaque être, en particulier dans le pauvre et l'étranger. Pilier de l'oecuménisme, il participe aux programme de Radio Dialogue, la radio des chrétiens de Marseille, et s'investit dans "Marseille espérance", concertation de toutes les communautés religieuses de la ville. En 1978, utilisant la fortune dont il a hérité, il fonde Saint-Irénée, première communauté orthodoxe francophone à Marseille, signe de sa volonté de développer une orthodoxie vivante, dégagée de toute dimension ethnique et enracinée dans le terreau culturel et social de la France. Il laisse de lui le souvenir d'un prophète, c'est-à-dire d'un authentique témoin de Dieu.

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