21 mars

(6 références)

 

St Sérapion (+362)

icône copte contemporaine

Ascète dans le désert d’Égypte, avant d’être évêque de Thmuis,
Sérapion fut une figure de tout premier plan dans l’Église copte du IVe siècle. Moine dans le désert intérieur, confident de St Antoine qui lui avait laissé en héritage, de façon très symbolique, une de ses tuniques de peau, Sérapion accepta la nomination épiscopale pour contribuer à défendre la foi de l’Église, sérieusement menacée par les ariens, mais surtout par les manichéens. Pour s’opposer à ces derniers, Sérapion écrivit un traité sur la dignité et l’importance de l’Ancien Testament pour la foi chrétienne, qui prouvait en même temps une remarquable finesse de jugement et une fréquentation assidue des Écritures. St Sérapion fut un polémiste aux accents pacifiques. Il éprouva une amitié sincère pour St Athanase, qu’il défendit à maintes reprises contre ses détracteurs. Il contribua notablement à la pacification entre les factions qui, au IVe siècle, divisaient profondément l’Église. Il mourut en exil sous l’empereur Constance, c’est la raison pour laquelle St Jérôme en fait un confesseur de la foi.

Sts Romain et Lupicin (Ve)

dessin-icône contemporain

Romain et Lupicin : Deux frères dont les cheminements spirituels et le caractère étaient fort différents, mais bien complémentaires. Plutôt que de s'opposer, ils unirent leurs différences, pour se rejoindre dans un même service de Dieu. Romain avait trente cinq ans lorsqu'il quitta son Bugey natal, n'emportant avec lui que "la vie des Pères du Désert." Il prit son chemin vers l'Est, traversa de grandes forêts et finit par atteindre la Bienne. Il venait de trouver ce qui lui convenait: de la terre labourable, une fontaine, des arbres et du silence. Il vécut là quelques années comme s'il était dans le désert égyptien de la Thébaïde. Puis des disciples vinrent à lui, si nombreux qu'il dut leur bâtir deux monastères distants de douze kilomètres l'un de l'autre. Condat qui deviendra la ville de Saint-Claude, et Laucone qui deviendra Saint-Lupicin. Son frère en effet vint le rejoindre, mais attendit son veuvage. Romain garda la direction de Condat et confia Laucone à Lupicin. Romain était indulgent, doux et patient. Lupicin, sévère et intransigeant. Cela composait un heureux mélange. Quand le relâchement s'introduisait à Condat, Lupicin reprenait les choses en main et rétablissait la discipline. Quand les moines de Laucone commençaient à se décourager de trop de rigueur, Romain devenait leur supérieur, les faisant dormir et manger davantage, leur rendant bonne humeur et santé. La gloire de Dieu, dans les deux cas, y trouvait son compte.

St Robert de Molesmes (+1110)

vitrail contemporain

Ce jeune bourguignon entra très jeune chez les bénédictins de Moutier-la-Celle dans l'Aube. A peine son noviciat terminé, il fut nommé prieur. Les bénédictins de Tonnerre ayant voulu l'avoir comme Père Abbé, il accepta, mais les ayant trouvés très relâchés et surtout peu réformables, il prit congé d'eux et revint à Moutier. Quelques ermites l'invitèrent à se mettre à leur tête et il partit avec eux dans la forêt de Molesmes en Côte d'Or dans des petites huttes de branchages autour d'une petite chapelle. Les recrues et les dons affluèrent, les huttes disparurent, un monastrère se construisit et les ermites devinrent plus soucieux de leur confort que de l'ascèse. St Robert les quitta, mais les dons cessèrent en même temps. Ils le supplièrent de revenir et il revint. La ferveur, elle ne revint pas. Alors avec une vingtaine de moines plus décidés, dont St Albéric et St Etienne Harding, il se fixa à Citeaux pour y établir la vie monastique qu'il rêvait. Ainsi naquit l'Ordre cistercien en 1098, mais le pape lui intima l'ordre de reprendre la tête de son monastère. Il obéit, et eut la consolation de voir ses moines revenus à de meilleures dispositions. Il mourut ainsi en paix.

Bse Clémence (+1176)

icône contemporaine

La Bienheureuse Clémence d'Ohenberg épousa le Comte de Spanheim (Allemagne). Devenue veuve, elle distribua tous ses biens aux pauvres et se retira comme simple moniale à l'abbaye d'Horrès à Trèves où elle mourut en 1176.

 

St Nicolas de Flue (1417-1487)

icône d'élève

"Seigneur Dieu, enlevez-moi tout ce qui m’éloigne de vous. Seigneur Dieu, donnez-moi tout ce qui me rapproche de vous. Prenez-moi à moi et donnez-moi tout à vous"

Cet herbager du centre de la Suisse, du canton d'Unterwald, eût une grande influence dans les cantons de langue germanique qui ont été à la naissance de la Confédération hélvétique. Malgré son penchant pour la méditation solitaire, il épousa une femme courageuse, Dorothée Wiss qui lui donna cinq filles et cinq fils. Il tenait sa place dans la vie politique du canton comme conseiller, mais aussi comme officier dans l'armée. Mais ce bon père de famille, cet homme d'un grand civisme se retire dans un lieu solitaire pour prier chaque fois qu'il le peut. A cinquante ans, n'y tenant plus, il se laisse happer par la contemplation. Il demande à sa femme et à ses grands enfants l'autorisation de se consacrer entièrement à Dieu. Permission accordée qui devrait mériter à Dorothée aussi la reconnaissance de l'Eglise pour l'héroïcité de ses vertus. Nicolas s'enfonce dans la prière. Les visions mystiques deviennent de plus en plus nombreuses. Son jeûne est absolu, scrupuleusement vérifié par des espions de l'évêque du lieu. Curieusement, plus il s'isole, plus il influence la politique de son pays. On vient lui demander conseil, il dicte ses recommandations, toujours en faveur de la paix et de la concorde. Et c'est ainsi qu'il sauva sa patrie en 1471, lors de l'invasion de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne qui voulait l'annexer et, en 1481, quand il rédigea en une nuit une constitution qui empêcha Unterwald de quitter les autres cantons, au risque de la désagrégation de la confédération.

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