 |
Pierre naît
esclave à Saint-Domingue et suit ses maîtres à
New-York en 1797. Il y apprend le métier de coiffeur,
et progressivement, fidélise une clientèle fortunée
quil coiffe à domicile. A la mort de son maître,
cest lui qui éponge les dettes, prend soin de la
maison et apporte son soutien à la veuve quil considère
comme sa famille. Il confiera ne pas avoir souffert de son statut
desclave, dans la mesure où cela ne le coupait pas
de lamour de Dieu. Un de ses amis dira de lui plus tard
: « Il savait quen dépit dêtre
un esclave, rien ne pouvait lui enlever la dignité que
Dieu lui avait donnée. » Peu de temps avant sa mort,
Madame Bérard lui rend sa liberté. Il a économisé
suffisamment pour racheter la liberté de sa sur,
Rosalie, ainsi que celle de Juliette Noël quil épouse
quelques mois après. Même lorsquil devient
un homme libre et aisé, Pierre Toussaint continue à
travailler pour soutenir les plus démunis : « Je
nai jamais senti que je suis lesclave dun homme
ou dune femme, mais je suis un serviteur du Dieu Tout-Puissant
qui nous a tous faits. Lorsquun de ses enfants est dans
le besoin, je suis heureux dêtre son esclave »,
disait-il. Cest cette humilité qui amène
le couple à accueillir sous leur propre toit des anciens
esclaves, des malades, des sans-abris, des orphelins
Ils
se mettent en quatre pour leur trouver des emplois, leur octroyer
des prêts. Ils fréquentent Ste Elizabeth Seton,
fondatrice dun orphelinat en 1817, auquel Pierre contribue
largement. Pierre et Juliette ont également joué
un rôle important dans la fondation de la première
école catholique de New-York pour les enfants noirs. Il
investit aussi une partie de ses économies dans la construction
dune nouvelle église, la Old St. Patricks
Cathedral. Au-delà de contributions financières,
il nhésite pas à escalader les barricades
pour se rendre auprès de malades en quarantaine, lors
dune épidémie de fièvre jaune. Ils
ne sont pas en reste pour aider aussi leurs amis blancs. Une
générosité nourrie par une vie de prière
et par lEucharistie, Pierre se rendait à
la messe tous les matins, qui fait deux des véritables
bâtisseurs de la civilisation de lamour à
laquelle chaque chrétien est appelé. |
|