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Sundar Singh naquit dans le Pendjab dans une famille
Sikh qui appartenait à la classe dirigeante et qui put
lui offrir, ainsi qu'à ses frères, une instruction
poussée. Sa mère, d'une grande piété,
avait une affection toute spéciale pour lui et souhaitait
qu'il devienne un sadhou. Après avoir assuré son
éveil religieux pendant sa petite enfance, elle le confia
ensuite à un maître puis à un Sadhou qui
l'initièrent à la connaissance des écrits
sacrés du sikhisme. Mais à mesure qu'il grandissait,
un grand vide apparut dans son cur, que la religion de
son peuple ne semblait pas pouvoir combler. À l'adolescence,
il fut envoyé dans une école tenue par la mission
presbytérienne américaine pour parfaire son éducation.
C'est là qu'il entendit pour la première fois des
versets tirés de la Bible, mais rejeta violamment cette
religion étrangère. A quinze ans, désespérant
de trouver ce qu'il cherchait si ardemment, il décida
de mettre fin à ses jours. Priant et suppliant une dernière
fois, c'est le Christ qui lui apparut dans une lumière
éblouissante. « Pourquoi me persécutes-tu
? Je mourus pour toi, pour toi j'ai donné ma vie, je suis
le Sauveur du monde » ces mots furent inscrits comme en
lettres de feu sur mon cur. Le Christ que je croyais mort
était vivant devant moi. Je vis la marque des clous ;
j'avais été son ennemi, mais je tombai à
genoux devant lui et l'adorai. Là, mon cur fut empli
d'une inexprimable joie et d'une paix merveilleuse ; ma vie fut
entièrement transformée ». Dès
lors il décida de consacrer sa vie au Christ, provoquant
ainsi la colère de sa famille, qui le chassa pour avoir
renié la tradition de ses ancêtres. Alors commença
sa vie de disciple itinérant. Il adopta pour la circonstance
le genre de vie et le costume safran du Sadhou, homme saint de
la hiérarchie hindoue. Baptisé dans l'Église
anglicane en 1905, il consacra les premières années
de son ministère à voyager en Inde, à travailler
dans une léproserie, à faire des études
de théologie. Mais refusant d'entrer dans un système
d'Église qu'il jugeait trop contraignant pour sa vocation,
il rompit définitivement avec la vie sédentaire.
Dès lors il voyagea un peu partout dans le monde, annonçant
le Christ Seigneur. Revêtu de pauvreté et d'humilité,
le Sadhou Sundar Singh partageait au fil de ses voyages l'immense
richesse de sa vie intérieure et de sa communion avec
Dieu. Il enseignait, encourageait, fortifiait ses auditoires,
avec une sagesse toute inspirée de son Maître, et
riche en expériences personnelles extraordinaires. Il
regagna ensuite l'Inde et le Tibet où les persécutions,
la prison et la maladie ne le découragèrent pas.
Parti de Sabathu le 18 avril 1929 pour un dernier voyage d'évangélisation
au Tibet, il ne reviendra pas. Le Sadhou Sundar Singh disparaissait
ainsi, à l'âge de trente neuf ans. Il est fêté
aujourd'hui dans l'Eglise anglicane. |
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