icône contemporaine |
Vivant à Valenciennes
à une époque de grande effervescence religieuse,
Marguerite fait partie des Béguines, un mouvement composé
de femmes libres, d'âmes en quête d'Amour divin.
En 1290, elle écrit un livre qui la fera connaître,
mais hélas aussi, condanner par l'Inquisition : le "miroir
des âmes simples et anéanties". Dune
sensibilité théologique proche de celle de Maître
Eckhart, il développe, en une écriture magnifique,
les thèmes les plus élevés de la spiritualité
contemplative : le renoncement à lidentité
propre, lanéantissement de lesprit dans la
lumineuse ténèbre de la divinité, la communion
au Dieu inidentifiable, la pure mélodie de lâme
amoureuse. A ce stade d'évolution, dit-elle, l'âme
est « si brûlante en la fournaise du feu d'Amour,
qu'elle est devenue feu, à proprement parler, si bien
qu'elle ne sent pas le feu, puisqu'elle est feu en elle-même
par la force d'Amour qui l'a transformée en feu d'Amour
». Une métaphore que l'on retrouvera chez St
Jean de la Croix quelques deux siècles plus tard. Mais
l'Inquisition condamne et brûle le livre jugé hérétique
en 1306, puis Marguerite elle-même, qui refuse de dédire,
le 1er juin 1310 à Paris. Son livre que l'on croyait disparu
est retrouvé au Vatican au XXème siècle
et de nouveau publié. Aujourd'hui les théologiens
n'y trouve plus rien à redire... |
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