"Tout mon être
s'est éteint en Ton Être ;
Voilà la rétribution de celui qui T'aime.
Je n'ai pu répondre lorsque Tu as parlé ;
Ma réponse, c'est tout mon être."
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Il naquit et mourut
en Algérie, à Mostaganem. Instruit par son père,
il apprit le Coran et, en âge de sorienter vers un
métier, il choisit celui de savetier. Par la suite il
sera aussi commerçant, afin de nourrir sa famille. Mais
les occupations profanes ne le détournèrent pas
de la foi. Il fut le disciple du Cheikh Al Bouzidi de la confrérie
Darquawiyah, qui linitia à la voie soufie. Après
la mort de celui-ci en 1909, les membres de la confrérie
désignèrent Ahmad Al Alawi comme leur chef. Mais
cinq ans après, il crée sa propre confrérie
: la Tarika Al Alaouiah, caractérisée par la pratique
de la " Khaliwah " ou retraite spirituelle. La voie
du Cheikh Al Alawi conduit le disciple à se réaliser
en Dieu, ou au moins à parvenir à la paix intérieure.
Quant à la doctrine de lUnicité de lEtre,
qui tient une place centrale dans le soufisme, elle signifie
que seul Allah est absolument réel. La richesse de sa
poésie, il a écrit plus de trois mille vers, peut
le faire figurer parmi les joyaux classiques de la grande tradition
poétique du Soufisme. Mais il nétait pas
non plus éloigné de son temps. Il ne faut pas oublier
le rôle essentiel quil a joué dans son pays
même, pour relever la dignité de son peuple et renouveler
lauthentique tradition de lIslam, engoncée
dans les coutumes et déformé par les interprétations
limitatrices des Réformistes. Ceci ne lempêcha
pas douvrir un dialogue dune ampleur philosophique
et dune tolérance rare avec la civilisation occidentale.
Le Cheikh Al Alawi fut lun de ces hommes universels qui
à chaque époque témoignent avec clarté
et avec force, et dans la paix, par leur sagesse et leur enseignement,
par leur exemple surtout, de ce " Tawhid " (Unicité),
de ce principe transcendant et immanent à la fois qui
est la trame sous-jacente et réelle de toutes les traditions
révélées. |