6 décembre

(4 références)

 

St Nicolas de Myre (IVe siècle)

icône contemporaine

Nicolas est un saint particulièrement populaire en Orient comme en Occident. Attentif aux plus humbles, on n'a cessé de célébrer sa bonté par des histoires pleines de tendresse et de merveilleux. Il était évêque de Myre au IVe siècle, et sa renommée en Occident ne fit que grandir lors du transfert de ses reliques à Bari au XIe siècle.

 

vén. Teresa Chicaba (+ 1748)

Chicaba est une princesse ghanéenne née vers 1676 de parents Ewe. À neuf ans, elle est kidnappée par des Espagnols négriers et vendue comme esclave. Elle est ensuite exilée à Sao-Tomé où elle est baptisée et reçoit le prénom de Teresa. Quelque temps après, elle est transférée à Séville et présentée au roi Charles II qui la donne comme domestique au marquis de Mancera. À cause de la faveur dont elle jouit auprès de sa maîtresse, elle endure cruauté et violence de la part des autres membres de la famille. À l’âge de vingt quatre ans, elle reçoit la proposition de mariage du négrier Juan Francisco. Chicaba décline l’offre et annonce son désir d’être religieuse pour n’être que l’épouse du Christ. Son propriétaire le lui permet. Thérèse intègre alors en 1704, après la mort de son maître en 1703, le couvent dominicain de La Penitencia du Tiers Ordre de Sainte Marie Madeleine de Salamanque, le seul qui acceptait de prendre une femme noire. Quelques années plus tard, elle y fait ses premiers vœux et devient Soeur Teresa Juliana de Santo Domingo. On lui confie les travaux domestiques et le soin des malades. Dès son entrée au couvent, elle est confrontée à l’inimitié de ses consœurs. Bien qu’elle ait été affranchie et ait fait profession comme elles, elle est traitée comme une esclave. Sa participation à la vie communautaire est alors très limitée. Bien des fois, alors que les autres sont au chœur, elle doit rester à la clôture ou à l’avant-chœur à genoux. Quand elles sont au réfectoire, elle n’y a pas accès. Mais elle considère cette discrimination comme un test de sa patience. Éloignée de sa famille biologique et marginalisée par sa communauté religieuse, elle vivra dans la compagnie perpétuelle de son Divin Époux, de la Très Sainte Vierge, des anges et des saints. Elle est la première écrivaine noire espagnole, par son autobiographie et de nombreuses lettres.

  St Grégoire Peradze (1899-1944)

icône contemporaine

Grégoire Peradze, prêtre de l'Église de Géorgie, professeur et oecuméniste de premier plan, meurt en 1944, dans le camp de la mort d'Auschwitz. Grégoire est né en 1899 à Sakascethi, près de Gori, à l'est de la Géorgie. Après ses études au séminaire de Tbilissi, le jeune homme fut ordonné prêtre ; il s'inscrivit, dans sa patrie, à la faculté de philosophie, mais il partit ensuite pour Bonn où il obtint sa licence en 1925. Comme la Géorgie avait été annexée par le régime soviétique, St Grégoire fut contraint de rester à l'étranger. Il poursuivit ses recherches en Angleterre, en Allemagne, en France et en Pologne, ce qui lui permit d'entrer en contact avec le mouvement oecuménique naissant, dont il fut un représentant compétent et convaincu. En Europe, il enseigna l'histoire et la littérature de Géorgie, puis il obtint, en Pologne, la chaire de patrologie à l'université de Varsovie. II se distingua surtout par sa contribution à l'étude des Pères de l'Église de Géorgie. Quand la Seconde Guerre mondiale éclata et que les troupes nazies occupèrent la Pologne, St Grégoire, qui entre-temps était devenu archimandrite, fut arrêté et déporté à Auschwitz. Ce fut son ultime voyage qu'il acheva de son plein gré, en entrant dans la chambre à gaz à la place d'un juif, père d'une famille nombreuse, qui eut ainsi, grâce à son sacrifice, la vie sauve.

Raoul Follereau (1903-1977)

D'une maturité plus que précoce, il se distingue dès l'âge de quinze ans par ses qualités littéraires et sa conscience des autres. « Vivre, c'est aider les autres à vivre » s'écrie le jeune poète qui a déjà compris que « le seul moyen d'assurer son bonheur, c'est d'assurer celui d'autrui ». Un rêve que l'adolescent ne tarde pas à concrétiser puisqu'il fonde la « Jeune Académie » puis « l'Union Latine » qui permettent à plus de trois cent poètes, auteurs et interprètes de concrétiser leur rêve. Suscitant l'admiration d'un journaliste argentin qui lui propose de suivre les traces du père Foucauld à Tamanrasset, Raoul Follereau se rend en Afrique et découvre ainsi l'existence des lépreux. Eprouvé par le spectacle douloureux de l'exclusion, de la misère et de la maladie, il n'a désormais qu'un seul dessein : œuvrer en faveur des lépreux du monde entier. Soutenu par une canne, il fera trente fois le tour du monde en compagnie de sa compagne de cœur et de « combat », pour dénicher les exclus de la lèpre partout où ils se trouvent. En messager de l'Amour et à la suite du Christ, il serre tendrement leurs mains. « Je ne pouvais pas les soigner mais je pouvais les aimer » dira-t-il simplement. Mais c'est aussi en orateur d'exception qu'il donne plus de mille deux cent conférences plaidant leur cause et défiant l'engrenage de l'exclusion. Bouleversant son auditoire, il provoque un immense élan de solidarité recueillant ainsi les fonds nécessaires à la construction d'un premier village pour lépreux, lequel abrite aujourd'hui l'Institut National de la Lèpre de Côte d'Ivoire. Aujourd'hui, de nombreuses associations dont celle qu'il avait fondée luttent contre la lèpre et contre toutes ces autres lèpres « mille fois plus contagieuses que sont l'inconscience, l'égoïsme et la lâcheté ». « Le trésor que je vous laisse, c'est le bien que je n'ai pas fait » dira enfin cet Apôtre du Christ venu dénoncer le manque d'Amour et prôner le don de soi comme unique remède à l'injustice.

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