portrait |
La famille de Joséphine
était membre de l'Église d'Angleterre et de fervents
anti-esclavagistes. Les filles furent éduquées
à la maison par leur mère. Malgré cela,
elle devint une écrivaine prolifique et une conférencière
compétente en français et en italien. Elle était
aussi une pianiste talentueuse. Sa foi fut à la source
de toute sont activité. A dix sept ans, elle fit une expérience
qui l'amena à donner la priorité à la prière
quotidienne et à l'étude biblique tout au long
de sa vie. En 1952, elle se maria avec George Butler, un universitaire
de neuf ans son aîné. Leur union fut très
heureuse. George la considérait comme une égale
à une époque où c'était presque inconnu.
Ils eurent trois fils et une fille qui se tua accidentellement
à cinq ans, tragédie pour la famille. Alors qu'ils
étaient encore en deuil, en 1866, ils déménagèrent
à Liverpool, où Joséphine commença
un ministère auprès des femmes emprisonnées.
Elle fut dès lors passionnement convaincue que les femmes
à tous les niveaux de la société méritaient
d'être traitées avec plus de respect. Dans une Angleterre
victorienne qui tentait de contenir la syphilis galopante, en
ne sen prenant pas aux hommes, mais seulement aux prostituées,
et à toutes les femmes (loi sur les maladies contagieuses),
elle dénonce sans relâche une atteinte profonde
aux droits humains. En effet, la loi prévoyait que toute
femme circulant seule dans la rue pouvait être soumise,
sans son consentement, à un examen gynécologique
et hospitalisée (enfermée, en réalité)
jusquà neuf mois si elle est porteuse dune
maladie. Cétait une atteinte grave à lHabeas
Corpus, mais aussi un viol. Elle accueillit chez elle des femmes
victimes de prostitution et de syphillis et créera des
foyers, étant la seule à les écouter. Son
combat de militante féministe, et abolitionniste, mit
parfois sa vie en danger. Après des décennies de
combat, Butler obtint que la loi soit supprimée. Mais,
elle découvrit que dans lEmpire, en Inde, la loi
existait toujours. Fatiguée, ne pouvant y aller elle-même,
deux femmes y vont à sa place, et ce quelles découvrent
est terrible : chaque place militaire était dotée
dun bâtiment voué à la prostitution,
dont la taille variait en fonction des effectifs militaires.
Des filles, de souvent à peine douze ans, étaient
vendues en raison de lextrême pauvreté. Là
encore, Joséphine finira par obtenir gain de cause. Enfin, on
ne sait pas assez que cest elle qui, révoltée
par lexploitation sexuelle des petites filles, touchant
dabord les plus défavorisées, a obtenu que
lâge du consentement en Angleterre passe de douze
à seize ans. |
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