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Descendant d'Abu Baker,
premier calife islamique, Jalal al-Din Muhammad était
né en 1207 à Balkh, dans le Khurasan persan. Contraint
à l'exil avec sa famille par l'arrivée des hordes
tatares, Jalal al-Din se retira d'abord en Arménie, pour
s'établir par la suite et jusqu'à sa mort à
Konya. À Konya, il succéda à son père
en qualité de maître de la charia, la loi coranique,
mais sa vie connut un changement radical avec la rencontre qu'il
fit du derviche Chams de Tabriz. Jalal al-Din, connu désormais
sous le nom de Mawlana Roumi, le " Maître de Rome
", pour marquer qu'il vient d'Anatolie byzantine, abandonna
toute autre activité pour fonder un cercle de soufis.
En effet, touché par la beauté de Dieu, il voulut
s'adonner à tout ce qui pouvait le conduire à l'extase
d'amour pour l'Unique; il trouva dans la poésie et la
danse sacrée les seules expressions qui soient en mesure
d'exprimer exactement l'attente joyeuse de la rencontre avec
le BienAimé. La symbolique cosmique exprimée par
la danse de ses disciples, qui représente le mouvement
des astres autour du soleil - l'Unique, le BienAimé -,
leur vaut précisément le surnom de " derviches
tourneurs ". Roumi apprit et enseigna à vivre la
réalité avec des yeux transfigurés par l'amour
et non plus en regardant le monde à la façon de
l'ascète austère et du légaliste. De telles
dispositions le rendirent apte à entrer en sympathie avec
tout être vivant ; son message revêt une portée
universelle de recherche de l'essentiel et de lutte contre les
fausses représentations du monde qu'immanquablement se
fabrique quiconque ne se met pas en quête de voir l'Invisible.
(martyrologe de Bose)
"Ô Bien-Aimé,
la beauté spirituelle est radieuse et resplendissante,
mais ta beauté et ta grâce sont tout autre chose...
Je reste saisi de stupeur quand je vénère ta beauté
: "Dieu est grand", c'est à tout instant la
parole qui monte de mon coeur à mes lèvres." |
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