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Elle avait épousé
à dix-sept ans, Angelo Strata qui appartenait, comme elle,
à la noblesse génoise. Ils passèrent cinq
années d'un grand bonheur. Angelo mourut laissant à
sa femme cinq petits enfants et un sixième qui allait
bientôt naître. Victoire ne tomba pas dans le désespoir.
Elle se confia à la Vierge Marie. Seize années
s'écoulèrent où, tout en élevant
sa famille, elle redoublait de bonnes uvres, soignant à
son foyer des malades abandonnés, conduisant des esclaves
turcs au baptême, ramenant les filles perdues dans le chemin
de l'Évangile. Tous ses enfants, marqués par l'exemple
de leur mère, entrèrent en religion et elle-même
réalisa son projet de doter sa ville natale d'un monastère
consacré à honorer l'Annonciation. On les appela
"les annonciades célestes" pour les distinguer
des "annonciades franciscaines" fondées en France
par Ste Jeanne de Valois. Durant six ans, elle exerça
les fonctions de supérieure. Après quoi, elle redevint
simple religieuse ce qui lui valut d'être souvent humiliée
par la nouvelle abbesse. |
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