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Monika est née
et a vécu en Hongrie, alors que le pays passe dans le
bloc soviétique après la deuxième guerre
mondiale. A dix sept ans, elle rencontre des jeunes filles avec
lesquelles elle se lie et se retrouve pour prier. Elles appartiennent
à une jeune communauté dinspiration cistercienne
vivant clandestinement -toutes les communautés religieuses
sont dissoutes et interdites- sous la direction de la fondatrice,
Mère Agnès, appelée « Douce mère
» ou « Douce ». Monika entre dans cette communauté
l'année suivante, et elle y fait profession à Pâques
en 1958. Début janvier 1959, elles commencent l'aménagement
de l'appartement qu'elles ont acheté ensemble, ce qui
favorise la vie commune. La communauté, la "Maison
de la BienHeureuse", s'affermit. Mais le 6 février
1961, au soir, la police arrête Mère Agnès,
leur père spirituel et trois des surs. Interrogatoires
incessants, l'appréhension permanente d'être épiées,
elles et leurs familles, cela durera jusqu'en octobre... Toute
la communauté repose alors sur Monika, qui a été
élue prieure (elle a vingt trois ans). En novembre 1962,
la fatigue lécrase : elle se sent exténuée.
Elle se résout à entrer à lhôpital,
mais elle perd connaissance dans l'ambulance qui l'emmène.
Elle est atteinte d'une grave hépatite. Vers le 20 novembre,
elle envoie aux novices et à la communauté dont
elle a la charge une dernière lettre enjouée qu'elle
signe: "Le petit Jésus et moi".
« Pourvu
que Tu me parles, Seigneur ! Jencourage les "enfants"
(novices) à faire le contraire de ce que tout le monde
affirme autour de nous, y compris le Père Olivier
Ce nest pas une erreur de notre part ? Il est impossible
que nous soyons obligées de tout renier, de tout trahir,
pour pouvoir continuer. Il est impossible quil soit permis
de mentir. Il est impossible quil soit important pour Toi
que nous soyons "prudentes" à tout prix. » |
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