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Il est né en
Piémont d'une famille pauvre de Turin. Aîné
de douze enfants, ce petit garçon vif qui a souvent du
mal à ne pas s'emporter, se montre cependant très
pieux et plein de coeur. Il partage son maigre déjeuner
avec de plus pauvres et déjà, les mendiants prennent
l'habitude d'accourir sur son passage. A dix-huit ans, Joseph-Benoît
entre au Séminaire où une éloquence naturelle
le fait surnommer Cicéron ; il s'efforce cependant de
dissimuler humblement ses connaissances. En tête de ses
cahiers, il écrit: "Je veux être saint."
Reçu docteur en théologie à Turin, il ne
s'occupe que des indigents, leur donne tout ce qu'il possède
et se constitue leur confesseur. Désintéressé,
il se consacre entièrement à eux. Déjà,
au faubourg de Val-d'Occo, il ouvre la Piccola Casa. Cette "Petite
maison de la Providence", comme il l'appelait, fut l'origine
d'une ville entière de plus de sept mille pauvres, malades,
orphelins, estropiés, simples d'esprit, pénitentes.
Pour cette oeuvre extraordinaire, il prenait à coeur d'enseigner
ses auxiliaires à toute occasion. Il leur disait: "Ceux
que vous devez le plus chérir, ce sont les plus abandonnés,
les plus rebutants, les plus importuns. Tous sont des perles
précieuses. Si vous compreniez bien quel personnage vous
représentent les pauvres, vous les serviriez à
genoux." Lui-même était un modèle de
charité; son zèle ne connaissait pas de bornes.
Pour cette oeuvre, toujours plus exigeante, le saint fonda quatorze
sociétés qui sont aujourd'hui très répandues,
surtout en Italie. Parmi ces fondations, il y en a quelques-unes
qui sont purement contemplatives. Leur vie de prière doit
attirer sur les autres la bénédiction du ciel,
et compléter l'oeuvre de miséricorde corporelle
par une oeuvre de miséricorde spirituelle, en priant pour
ceux qui ont particulièrement besoin de secours, les mourants
et les défunts. Il se confiait totalement à l'infinie
bonté de Dieu, et comme le disait un de ses amis, il avait
plus de confiance en Dieu que dans toute la ville de Turin. Quand
on lui demandait quelle était la source de ses revenus,
il répondait: "La Providence m'envoie tout."
Il dormait quelques heures, souvent sur une chaise ou sur un
banc, et retournait à son oeuvre quotidienne : prière
et travail. Le labeur, les veilles et les jeûnes hâtèrent
la fin du saint fondateur. Que lui importe la mort, il a confié
son oeuvre à la Providence. Pour rassurer ses auxiliaires
alarmés : "Soyez tranquilles, dit-il, quand je serai
au ciel, où l'on peut tout, je vous aiderai encore plus
que maintenant. Je me pendrai au manteau de la Mère de
Dieu et garderai les yeux fixés sur vous." |
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