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Gerhard était
né en Rhénanie, à Moers, dans une famille
de tradition réformée. À vingt ans, il commença
à ressentir une vocation à la vie retirée,
aux marges du monde, et très vite il sentit quil
lui fallait combler le vide qui sétait creusé
dans son existence par une vie spirituelle intense. Influencé
par lenracinement biblique quil tenait de sa culture
protestante, mais aussi par la lecture des mystiques du Moyen
Age, Tersteegen entreprit de mener une expérience de vie
quil est possible dassimiler au monachisme par plus
dun aspect. Muni dune petite règle qui disciplinait
son travail de tisserand, létude et la prière,
il accueillit un ami qui désirait vivre en fraternité
avec lui dans le célibat. Tersteegen reconnaissait dans
la vie fraternelle une forme de vie cachée en Christ,
conforme à lenseignement néo-testamentaire
sur la vie chrétienne. Avec le temps, son sens affiné
du discernement devint un patrimoine quil partagea avec
un très grand nombre de personnes qui lui écrivaient
ou venaient le trouver pour un accompagnement spirituel. Conscient
de lurgence du réveil religieux qui émergeait
désormais dans toute lAllemagne et aux Pays-Bas,
Gerhard consentit de vivre en alternance sa solitude et un service
itinérant de prédication. Cest de cette manière
quil vécut jusquà sa mort: il apportait
son aide à ceux qui voulaient établir des «
maisons de pèlerins », comme il aimait appeler les
petits foyers de travail et de prière semblables à
celui quil avait lui-même créé. A la
pureté évangélique de sa théologie
appuyée sur lexpérience et de ses prédications
se sont référés Kierkegaard, Bultmann et
Barth. Bonhoeffer, quant à lui, trouvera un grand réconfort
dans ses poésies. |
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