26 avril

(6 références)

 

  Origène (v.185-254)

Né à Alexandrie, en Egypte, il avait été profondément marqué par le martyre qu’avait subi son père Léonide : il avait alors à peine huit ans. Désireux de témoigner à son tour de sa fidélité au Christ, Origène abandonna, aussitôt qu’il le put, sa profession de grammairien pour s’adonner totalement à la catéchèse. Il vécut une vie monastique avant la lettre, dans la retraite et l’assiduité à la prière dans les Écritures, qui seront sa nourriture spirituelle fondamentale ; il fut sans doute le commentateur de la Bible le plus profond et le plus original de l’Antiquité chrétienne. Presque tous les pères, aussi bien grecs que latins, puiseront chez lui.
Il fut un catéchète apprécié et maints évêques lui demandèrent de prêcher, bien qu’il ne fût que laïc. Cela ne fut pas sans lui poser bien des problèmes avec l’évêque d’Alexandrie, qui le mit au ban et refusa de lui reconnaître l’ordination presbytérale qui lui fut conférée en Palestine. Origène, qui vouait une grande obéissance à l’Église et non seulement à l’Évangile, accepta de bon gré et se retira jusqu’à ce que son ordination soit reconnue et qu’on lui permît de prêcher et d’enseigner. Son ministère de pédagogue itinérant de la foi prit fin quand se déchaîna la persécution de l’empereur Dèce. Arrêté, torturé, il fut sauvé du martyre proprement dit par la mort inattendue de l’empereur, même si, en raison de son âge avancé, il survécut bien peu de temps aux souffrances qu’il avait subies. Certaines de ses déclarations, faites sous l’influence de la philosophie néo-platonicienne en vogue à Alexandrie, seront condamnées par la suite, mais davantage à cause des excès de ceux qui se référèrent à ses enseignements que pour la réelle portée de ce qui, pour Origène, n’était autre qu’un ensemble d’hypothèses de travail.

  St Riquier (+645)

Converti par des moines irlandais qui passaient dans son pays, il soigna tout d'abord des lépreux puis partit missionnaire itinérant. Il fonda le monastère de Centule en Ponthieu qui, par la suite, pris son nom de Saint-Riquier. Mais il se fit ermite durant les dernières années de sa vie dans la forêt de Crécy.

 

  St Paschase Radbert (+865)

Enfant abandonné sous le porche de la cathédrale de Soissons et recueilli par des religieuses, dont la mère abbesse n'était autre qu'une cousine de l'empereur Charlemagne, il fugua pour mener une vie dissolue, puis il revint pour entrer dans la célèbre abbaye de Corbie où "il se nourrit de la philosophie, de la Sagesse chrétienne et de l'Ecriture Sainte" selon ses propres paroles. Il fut en effet un personnage important pour son époque, cherchant à "éclaircir " le mystère de la présence eucharistique de Jésus, ce qui le range parmi les grands témoins de la foi de l'Eglise sur ce mystère. Professeur aux écoles théologiques de Corbie, il leur donna un grand rayonnement et ses moines le choisirent comme Abbé. Mais quelque temps après, ses collègues théologiens l'obligèrent à partir et il se réfugia à l'abbaye de Saint-Riquier dans la Somme. Ce qui ne le fâcha pas, car il put ainsi davantage se consacrer à ses études. Les moines de Corbie finirent enfin par le rappeler. Il retourna dans son monastère et y vécut le reste de ses jours dans la plus grande humilité.

  St Stéphane de Perm (+1396)

fresque russe contemporaine

Il était le fils d'un clerc d'Oustioug en Russie. Très jeune, entra au monastère de Rostov-le-Vieux où il apprit le grec et se perfectionna dans la connaissance des Saintes Ecritures. Nous connaissons sa vie par l'historien de St Serge de Radonège. Devenu prêtre, il partit évangéliser les tribus païennes qui vivaient sur les pentes occidentales de l'Oural, apprenant leur langue, la transcrivant avec un alphabet et traduisant les Livres Saints à leur intention. Il connut bien des difficultés pour illuminer ces populations de la Grâce de l'Evangile, mais il les supporta avec patience. Devant le succès de cet effort missionnaire, le métropolite de Moscou lui conféra l'épiscopat. Il fut un évêque attentif à son peuple et, lors d'une famine, ce fut lui qui fit venir le blé de Vologda pour organiser des distributions gratuites à la population.

  St Rafaël Arniz Baron (1911-1938)

"Pourquoi se taire ? Pourquoi le cacher ? Pourquoi ne pas crier au monde entier et publier aux quatre vents les merveilles de Dieu ? Pourquoi ne pas dire aux gens et à tous ceux qui veulent l'entendre : voyez-vous ce que je suis ? Voyez-vous ce que j'ai été ? Voyez-vous ma misère se traînant dans la boue ? Car peu importe : émerveillez-vous ; malgré tout ça, je possède Dieu. Dieu est mon ami ! Dieu m'aime, moi, d'un tel amour que, si le monde entier le comprenait, toutes les créatures deviendraient folles et hurleraient de stupeur. Et encore, cela est peu. Dieu m'aime tellement que même les anges n'y comprennent rien ! La miséricorde de Dieu est grande ! M'aimer, moi, être mon ami, mon frère, mon père, mon maître. Être Dieu, et moi, être ce que je suis ! Ah, mon Jésus, je n'ai ni papier, ni plume. Que puis-je dire ! Comment ne pas devenir fou ? "

Rafaël Arnáiz Barón naquit à Burgos (Espagne) le 9 avril 1911, dans une famille d'un niveau social élevé et profondément chrétienne. Il fut baptisé et confirmé à Burgos et commença ses études au Collège des Pères Jésuites de cette ville où, en 1919, il fut admis à la première Communion. Au cours de ces années, il reçut la première visite de la maladie : des fièvres persistantes dues à de la colibacillose l'obligèrent à interrompre ses études. Une fois guéri, son père, en remerciement de ce qu'il considérait comme une intervention spéciale de la Vierge Marie, le conduisit, à la fin de l'été de 1921, à Saragosse, et là, le consacra à la Vierge del Pilar, fait qui ne manqua pas de marquer profondément l'esprit de Rafaël. Lorsque la famille se transféra à Oviedo, il poursuivit ses études secondaires au Collège local des Pères Jésuites, obtenant le baccalauréat scientifique, et s'inscrivit à l'École Supérieure d'Architecture de Madrid, où il sut harmoniser ses études avec une fervente et constante vie de prière. D'une intelligence brillante et éclectique, Raphaël se distinguait aussi par son sens aigu de l'amitié et par la finesse de ses traits. Doué d'un caractère heureux et jovial, sportif, plein de talents pour le dessin et pour la peinture, il aimait la musique et le théâtre. Mais au fur et à mesure qu'il grandissait en âge et développait sa personnalité, grandissait aussi son expérience spirituelle. Dans son cœur bien disposé à l'écoute, Dieu voulut susciter l'invitation à une consécration spéciale dans la vie contemplative. Ayant pris contact avec la Trappe de San Isidro de Duenas, Rafaël se sentit fortement attiré vers ce qui lui apparaissait comme le lieu qui correspondrait le mieux à ses désirs les plus intimes. En décembre 1933, il interrompt subitement ses cours universitaires, et le 16 janvier 1934, il entre au monastère de San Isidro. Après les premiers mois de noviciat et le premier Carême vécus avec enthousiasme, embrassant les dures austérités de la Trappe, Dieu, mystérieusement, voulut l'éprouver avec une subite et pénible infirmité : une forme très grave de diabète sucré qui l'obligea à abandonner rapidement le monastère et à retourner dans sa famille, pour être soigné, par ses parents, d'une manière adaptée. À peine rétabli, il rentra à la Trappe, mais la maladie le contraignit à plusieurs reprises à abandonner le monastère. Mais chaque fois, il voulut rentrer, répondant fidèlement et généreusement à un impératif intérieur qu'il sentait être l'appel de Dieu. Sanctifié par la joyeuse et héroïque fidélité à sa vocation, dans l'amoureuse acceptation des projets divins et du mystère de la Croix, dans la recherche passionnée de la Face de Dieu, fasciné par la contemplation de l'Absolu, dans la tendre et filiale dévotion à la Vierge Marie, il consuma sa vie à l'aube du 26 avril 1938, à vingt sept ans à peine accomplis, et fut enterré dans le cimetière du monastère, et ensuite dans l'église abbatiale. Très rapidement la renommée de sa sainteté se répandit au-delà des murs du monastère. Ensemble, le parfum de sa vie et ses nombreux écrits spirituels continuent à se répandre et à être recherchés avec grand profit par ceux qui entrent en contact avec lui. Il a été défini comme l'un des plus grands mystiques du XXème siècle.

  père Albert Peyriguère (1883-1959)

D’origine bigourdane, après ses études à Bordeaux, Albert Peyriguère est ordonné prêtre en 1906 et nommé professeur au Petit Séminaire. Brancardier pendant la guerre 1914-1918, il a une conduite héroïque. Blessé très grièvement, il se trouve condamné au repos, ce qui l’amène à un séjour en Tunisie. C’est là qu’interviennent deux rencontres qui vont orienter sa vie. D’abord, il découvre les musulmans et l’Islam. Ensuite il lit la biographie de Charles de Foucauld, due à la plume de René Bazin et qui vient de paraître (1921). Alors, pour lui, « tout s’éclaire » : il décide de consacrer sa vie à vivre cet idéal du p. de Foucauld, il en sera un de tout premiers disciples. Après plusieurs essais, qui le conduisent de Tunisie au Sud-Algérien, puis au Maroc, il se fixe définitivement à El Kbab, village du Moyen-Atlas marocain (1928). Au milieu de cette population semi-nomade, il sera celui qui soigne dan son dispensaire, qui, dans sa pauvre maison, accueille toute misère ; il serra un spécialiste de la langue et de la culture berbères, accumulant de nombreux documents, publiant des articles. Témoin des événements qui vont de l’affermissement du Protectorat avec les combats de la « pacification » jusqu’aux luttes pour l’indépendance (1956), il prendra des positions courageuses, qui le mettront parfois en conflit avec les autorités. Accaparé toute la journée par les malades et tous ceux qui viennent lui confier leur misère, le père Albert ne pouvait cependant omettre de passer des heures en prière devant le Saint Sacrement, en particulier la nuit : « C’était ça la vie du Christ lui-même/ Toute la journée avec les foules, la nuit avec son Père. Que c’est bon de ressembler au Christ ». Cet homme si occupé trouvait le temps d’écrire beaucoup : ses travaux de linguistique ou de recherches théologiques au sujet de la pensée du p. de Foucauld. Plusieurs correspondants lui demandaient d’être leur guide et de nombreuses lettres partaient d’EL Kbab. Le jour de ses obsèques, un jeune d’El Kbab a exprimé en berbère ce que représentait le Père pour eux tous : « Le marabout n’avait pas de femme et d’enfants. Tous les pauvres étaient sa famille, tous les hommes étaient ses frères. Il a donné à manger à ceux qui avaient faim. Il a habillé ceux qui étaient sans vêtements. Il a soigné les malades. Il a défendu ceux qui étaient injustement traités. Il a accueilli ceux qui n’avaient pas de maison. Tous les pauvres étaient sa famille. Tous les hommes étaient ses frères. Dieu, sois miséricordieux pour lui ! »

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