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Rolando Rivi naît
à San Valentino, bourgade rurale de Castellarano (Reggio
d'Émilie, Italie), dans une famille profondément
catholique. Enfant de chur dès cinq ans, il assiste
à la messe tous les jours et confie à son curé,
à la fin des écoles élémentaires,
son désir ferme dêtre prêtre. Il rentre
alors, au début du mois doctobre 1942, au petit
séminaire épiscopal de Marola (Carpineti), où
il revêt la soutane comme cétait alors lusage
dans de telles maisons. En juin 1944, suite à la destitution
de Mussolini et aux troubles qui s'en suivent, le séminaire
doit fermer ses portes et est occupé par les troupes allemandes.
Rolando retourne chez ses parents où il continue avec
autant de ferveur que possible à mener la vie dun
petit séminariste. Et en particulier, il porte toujours
sa chère soutane, alors que les nombreux partisans communistes
de la région voulaient abattre la religion chrétienne
et faisaient régner un climat fortement anticlérical.
Quatre prêtres de la région avaient déjà
été assassinés et le clergé était
invité à la prudence face aux multiples menaces.
Par la suite, ce ne sont pas moins de cent trente ecclésiastiques
qui seront exécutés par les « brigades garibaldiennes
» dans ce triangle (Modène, Reggio, Bologne) surnommé
« triangle de la mort » entre 1943 et 1945. Bien
conscients du danger qui devient de plus en plus pressant, les
parents de Rolando, comme ses amis, lui conseillent de retirer
sa soutane ; la réponse du jeune Rolando est nette : «
Je ne fais de mal à personne, je ne vois pas pourquoi
j'enlèverais ma soutane qui est le signe de ma consécration
à Jésus ». Le matin du 10 avril 1945, Rolando
joue de lorgue à la messe du village, à laquelle
il assiste comme d'habitude, avant de prendre la route du retour
vers sa maison. Son Père ne le voyant pas rentrer se met
à sa recherche et trouve ses affaires sur le sol avec
un mot laissé par terre où il était écrit
: « Ne le cherchez pas, il vient un moment avec nous, les
partisans ». Ses bourreaux commencèrent par le dépouiller
de sa soutane ; pendant trois jours, ils le battront à
coups de ceinture, lui faisant subir humiliations et sévices,
avant de le tuer, finalement, à coups de pistolet dans
le bois de Piane de Monchio (Modène) : cétait
le vendredi 13 avril à trois heures de laprès-midi.
Un des partisans, touché par son jeune âge, tentera
de lui sauver la vie, mais le chef du groupe répliquera
pour justifier lassassinat : « demain, cela fera
un prêtre de moins ». Avant dêtre exécuté,
le jeune séminariste demandera à pouvoir prier
pour son père et sa mère. Cest quand il se
mettra à genoux à côté de la fosse
vide, que les partisans avaient creusée pour lui, quil
sera mis à mort. Sa soutane sera pendue comme trophée
sur le fronton dune maison. |
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