« Ce qui mimporte,
cest lextraordinaire densité que la Résurrection
donne aujourdhui à notre vie », |
Né le 1er janvier
1920 à Lausanne, dans une famille de la haute bourgeoisie,
il arrive très jeune à Tourcoing et étudie
le droit, à la Catho de Lille. Avocat en 1940, il change
de robe en 1943, pour suivre une vocation précoce. Il
entre chez les dominicains. « Javais le sentiment
que la vie de prière était très intense
et que je pouvais y mener des études sérieuses
pour lintelligence de la foi », déclarait-il
il y a dix ans. Il rêve dêtre prêtre
ouvrier, mais est nommé aumônier des étudiants,
puis prieur de la communauté domicaine de Strasbourg,
de celle de Toulouse, avant de devenir directeur du centre international
de la Sainte-Baume, en Provence. Sa rencontre avec le père
Wresinski, fondateur dATD quart monde, le bouleverse. Il
décide de sinstaller parmi les pauvres, dans un
quartier populaire. Il devient aumônier de prison à
Loos, où il côtoie toutes les misères du
monde. A sa manière, il a inventé une nouvelle
manière de vivre sa foi, auprès des plus défavorisés.
Avec le frère Michel Froidure, il fonde la Communauté
du 28, au 28 de la rue de Wattignies, à Lille-Moulins.
La porte est ouverte à quiconque y frappe. « Ici,
il ny a plus nos baratins, le brillant ; mais lauthenticité
de gens qui sont comme Dieu la été, confrontés
à lépreuve du quotidien. » Tous ces
abîmés de la vie, tous ceux qui les aident, croyants
ou pas, ont leur place à la Communauté du 28. Son
fondateur les accueillait dans la cuisine, dans la cour, dans
la chapelle dont on poussait les murs, une fois par semaine.
On y parlait librement, les dominicains y exprimaient leur message
simplement, et Philippe encourageait ceux dont la parole était
plus hésitante, leur permettait de se dire. Il la
fait jusquau bout de ses forces, à quatre vingt
treize ans et demi, pour séteindre après
une semaine dhospitalisation, le 29 août. |