"Que lon
ne se fasse pas illusion et que personne nagisse par naïveté
: celui qui écoute lappel de Dieu, fait une option
définitive, renonce à soi-même et part en
guerre pour construire, pacifiquement, un monde plus juste et
plus humain. Il ne peut pas rêver quil a trouvé
un chemin facile, jonché des pétales de roses,
ni recontrer des foules enthousisastes, promptes à lapplaudir
toujours et partout. Celui qui renonce à soi-même
et part comme pèlerin de la paix et de la justice, quil
se prépare à la traversée des déserts". |
Helder Camara naît
en 1909 dans le Nord-Est du Brésil. Il est ordonné
prêtre en 1931 puis, en 1952, il est consacré évêque
auxiliaire de Rio de Janeiro. Trois ans plus tard, il sera promu
à la charge d'archevêque auxiliaire de ce diocèse.
Dès 1952, il crée la Conférence nationale
des évêques du Brésil qu'il présidera
pendant douze ans. En 1964, il est nommé évêque
de l'archevêché d'Olinda et Recife, et retourne
ainsi dans le Nord-Est du Brésil après avoir exercé
son ministère sacerdotal à Rio de Janeiro pendant
vingt huit ans. Dom Helder prend ses nouvelles fonctions quelques
jours avant le coup d'Etat militaire au Brésil. "La
terreur culturelle régnait dans le pays, un grand nombre
des responsables de l'Action catholique ont été
emprisonnés, et aussi des ouvriers militants et des membres
des syndicats ruraux, mais également des membres du Congrès,
des écrivains et des journalistes, de sorte que j'ai dû
avoir le courage de prendre la parole, en tant qu'archevêque
de Recife, pour dire l'importance de la liberté, de la
justice et de la vérité en cette heure décisive."
Il dénonce ainsi publiquement les injustices commises
dans son pays, lance les "opérations Espérance"
destinées à éduquer et responsabiliser le
petit peuple. Inspiré par la Théologie de la libération
et celle de la non-violence, il lance également le mouvement
Action Justice et Paix fondé sur la "pression morale
libératrice". Et lorsqu'il est traité d'"évêque
rouge", il rétorque habilement : " quand
je donne de la nourriture aux pauvres, on m'appelle un saint.
Quand je demande pourquoi ils sont pauvres, on m'appelle un communiste
". Sa retraite en 1985 et jusqu'à sa mort, est
douloureuse et discrète à Recife, où le
nouvel archevêque met en uvre une pastorale en rupture
avec la sienne, bien que hors Recife, de nombreuses invitations
lui offrent encore des tribunes pour la cause d'un monde "
plus juste, plus fraternel et plus humain ".
" Arrivé
à la fin de ma vie, je vois que le plus beau cadeau que
Dieu m'a fait est de permettre que jamais la haine ou la rancune
n'ont eu de place dans mon cur."
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