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Nirmalâ Sundarî
Dévî naquit dans un petit village du Bangladesh
en avril 1896. Sa famille était de caste brahmanique et,
selon la tradition, on l'éleva dans la perspective du
mariage. Ce qui fut fait dès l'âge de sa puberté.
Mâ Anandamayî était cependant déjà
tentée par l'ascèse et elle eut la chance que son
mari acceptât son voeu de chasteté. De nombreuses
expériences mystiques marquèrent dès lors
son existence et elle assura au début des années
vingt qu'elle s'était donné l'initiation lui permettant
de prétendre au titre et au rôle de « maître
spirituel », ajoutant que son nom religieux était
ânanda-moyî (« faite de béatitude »).
Son mari la soutint, alors quune telle situation est en
Inde, tout à fait insolite. On prit donc lhabitude
de lui décerner le titre de mère (Mâ) en
signe de révérence. De nombreux disciples se pressaient
autour d'elle : hindous, bien sûr, mais aussi musulmans
et chrétiens d'Europe et d'Amérique. Sans cesse
en déplacement dans la basse vallée du Gange (de
Bénarès à Dacca), elle laisse se fonder
en divers endroits des âshrams qu'elle visite à
l'occasion. Cette façon d'agir est, elle aussi, inhabituelle,
de même que l'est sa façon d'enseigner : informelle,
spontanée et dispensée le plus souvent à
la façon d'un jeu, à grand renfort de rires et
d'anecdotes humoristiques. Il est vrai aussi que, de façon
inattendue, elle peut s'engager dans des pratiques ascétiques
très dures : jeûnes prolongés, voeu de silence,
etc. Son enseignement peut se résumer en cette affirmation
qu'elle répétait souvent : « La vocation
de l'homme est de trouver Dieu», ajoutant que tout le reste
(doctrines théologiques, ascèses, prières,
etc.) est secondaire. Ce qui revient à dire que, par quelque
chemin spirituel que ce soit, on est sûr de progresser,
si l'on s'adonne avec sincérité à la recherche
de Dieu. À ses yeux cependant, c'est la dévotion
ardente (bhakti) qui est la plus efficace : « Quelle que
soit la situation où Dieu vous place... sachez que c'est
ce qu'il y a de mieux pour vous. Entraînez-vous à
traverser la vie en remettant votre fardeau entre ses mains ;
il est le Protecteur, le Guide ; en toutes choses, il est le
Tout ». On comprend ainsi le succès d'un enseignement
qui correspond parfaitement à la sensibilité religieuse
des milieux populaires de notre temps, en Inde comme ailleurs. |
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