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contemporaine (détail) |
Fils de paysans suisses,
Maurice est le septième d'une famille de huit enfants.
Il rentre Grand Saint-Bernard en 1931. De là, il écrit
à sa famille : « Je n'ai jamais été
aussi libre. Je fais ce que je veux, je peux faire tout ce que
je veux, car la volonté de Dieu m'est exprimée
à chaque moment, et que je veux faire cette seule volonté
». la Congrégation du Grand Saint-Bernard est alors
sollicitée par les missions étrangères de
Paris pour envoyer dans l'Himalaya quelques religieux habitués
à la vie en montagne. Le 8 septembre 1935, il prononce
ses vux solennels. Le prévôt décide
de renforcer l'équipe de Chanoines en place au Yunnan
en leur envoyant trois autres religieux, dont Maurice Tornay,
qui est ordonné prêtre le 24 avril 1938. Lorsqu'éclate
la Seconde Guerre mondiale, la Chine est envahie par le Japon,
et la zone de mission de Maurice est occupée militairement,
ce qui entraine la disette et des soulèvements populaires
et des pillages. Le jeune prêtre se voit contraint de mendier
pour se nourrir. En mars 1945, alors que la guerre n'est pas
encore terminée, le p. Tornay est nommé curé
de l'église catholique de Yerkalo à deux mille
six cent cinquante mètres d'altitude. C'est un poste difficile,
plusieurs prêtres y ayant déjà été
tués, et l'hostilité des autorités locales
est grande. Sur place, il se heurte au lama Gun-Akhio qui refuse
sa présence et le menace ouvertement. Le 26 janvier 1946
au matin, une quarantaine de lamas envahissent la résidence
du missionnaire, la détruisent et emmènent de force
le Père Tornay au Yunnan. Toutefois, malgré les
menaces réitérées, il continue à
prier et à proclamer l'Évangile. Au début
du mois de mai 1946, le p. Tornay reçoit une lettre du
Gouverneur de Chamdo, suprême autorité civile de
l'est du Tibet. Celui-ci lui promet sa protection et l'invite
à revenir à Yerkalo. Le 6 mai, il se met en route,
mais est tout de suite arrêté par Gun-Akhio. Il
projette alors d'aller plaider sa cause auprès du quatorzième
Dalaï-lama à Lhassa au Tibet et de lui demander d'octroyer
la liberté religieuse aux Chrétiens de Yerkalo.
Le 10 juillet 1949, il entreprend un long et pénible voyage
de deux mois. Le 11 août 1949, il arrive près de
la frontière, aux abords du col de Choula, à trois
mille mètres d'altitude. Il est alors pris dans une embuscade
et est mortellement atteint par des balles tirées par
quatre lamas. Il est enterré dans le jardin de la mission
de Yerkalo. |