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Né à
Paimpol, il est scolarisé chez les jésuites. En
1916, alors qu'il se destinait à entrer dans la marine,
il change d'avis après la disparition de son frère
à la bataille de Verdun, et il entre au noviciat en 1917.
Après son service militaire, en 1922, il commence ses
études de philosophie. Il suit sa longue initiation dans
la Compagnie de Jésus sans se rebeller, mais non sans
souffrir avant de la critiquer. Il complète sa formation
par un énorme travail personnel, notamment par l'étude
des écrits du philosophe Maurice Blondel, mais aussi de
Kant, Bergson. Il acquiert ainsi une culture d'une variété
et d'une ouverture qui surprendront ses auditoires. Après
1930, sans pour autant délaisser la philosophie, il entame
un parcours de théologien. Il réussit ses études
bien qu'il soit critique sur l'enseignement reçu. En 1936
il soutient sa thèse en théologie sur « Malebranche
et le quiétisme », thèse où il refuse
toute séparation nuisible entre la théologie et
la mystique d'un côté, la philosophie de l'autre.
La même année, il devient professeur à l'Institut
catholique de Paris. Il y dispense un enseignement solide, clair.
Cependant, il ne limite pas son ministère à l'enseignement
théorique, il se met au service de communautés
croyantes variées. Il devient aumônier ou plutôt
"médecin-consultant" auprès d'étudiants,
d'enseignants, de groupes de foyer, mais aussi auprès
de la JOC, de l'Action catholique féminine
Pendant
la guerre, il entre en résistance spirituelle. À
partir de 1942, il participe activement à l'élaboration
des Cahiers du Témoignage chrétien et son rôle
est capital dans sa diffusion dans la zone nord. Il dénonce
l'antisémitisme comme étant incompatible avec le
christianisme. Il appelle les chrétiens à réveiller
leur consciences, à témoigner. Pendant l'été
1943 et à Pâques 1944, au cours de séjours
de camps de jeunes, il est appelé auprès de résistants
du Vercors. En effet, de jeunes chrétiens combattants
s'y trouvent, dépourvus de sacrements et aux prises avec
des problèmes de conscience qu'ils ne peuvent résoudre
seuls. En juillet 1944 il gagne le plateau du Vercors pour ce
qui devait être une brève enquête de terrain.
Mais il arrive quelques jours avant l'attaque allemande. Au lieu
d'essayer de s'enfuir avec les hommes valides, il décide
de rester avec les grands blessés. Pris dans la grotte
de la Luire avec les médecins, les infirmières
et les blessés, il est emprisonné à Grenoble
et fusillé avec plusieurs de ses codétenus dans
la nuit du 10 au 11 août 1944. |
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