11 août

(9 références)

 

  St Taurin (+412)

statue contemporaine

Premier évêque d'Évreux en Normandie, que l'on dit avoir été en relation avec St Denis, le premier évêque de Paris

St Eustathe de Mtskheta (VIème)

icône géorgienne contemporaine

L’Église de Géorgie fait aujourd’hui mémoire d’un de ses plus célèbres martyrs des premiers temps : Eustache de Mtskheta (29 juillet du calendrier julien). De naissance, Eustathe était persan et son nom d’origine était Gwirobandak. À l’âge de trente ans, il rejoignit Mtskheta, qui était alors un centre important du gouvernement persan de la Géorgie, et c’est dans cette ville qu’il apprit le métier de cordonnier. Cependant sa vie prit un tournant radical lorsqu’il rencontra les chrétiens géorgiens. Il se convertit, se fit baptiser et prit pour femme une chrétienne. Sa foi commença bientôt à lui créer des problèmes sérieux d’intégration dans la corporation des cordonniers, étroitement liés aux cultes des divinités persanes. Ses collègues tentèrent à plusieurs reprises d’entraîner Eustathe dans leurs célébrations religieuses, sans qu’il cédât à leurs instances. Il fut alors accusé auprès du gouverneur de Tbilissi, qui, devant le refus d’Eustathe d’apostasier le christianisme, le fit décapiter vers l’année 545. Son corps fut ramené à Mtskheta par les chrétiens de la cité. Le récit de la passion d’Eustache, l’un des plus anciens de la tradition géorgienne, est aussi l’un des plus sobres et en même temps l’un des plus riches de détails historiques de toute l’Antiquité chrétienne.

  St Géry de Cambrai (+625)

fresque contemporaine

Il naquit à Yvois dans les Ardennes, de parents romains et chrétiens. Il avait été ordonné diacre par l’évêque de Trèves Magnéric et, élu évêque de Cambrai-Arras, il eut un épiscopat de trente-neuf ans. Évêque remarquable par sa piété et sa charité envers les pauvres, le souci des prisonniers, des captifs de guerre et des esclaves fut l'une des caractéristiques de son ministère. Il courut un jour juqu’à Chelles afin de calmer le roi Lothaire qui s’apprêtait à châtier durement ses diocésains, trop lents à payer l’impôt. Il mourut un 11 août, vers 625. On l'ensevelit dans la basilique de Saint-Médard sur le Mont des Bœufs, qu'il avait construite à l'endroit d'où il avait jadis délogé une idole.


  Ste Rusticule (+632)

Rusticule naquit à Vaison, sur le territoire actuel de Séguret, vers 551, de parents nobles et chrétiens. Très jeune, elle entra au monastère fondé à Arles par Ste Césarie, à la demande de son frère l’évêque St Césaire. Elle s’y adonna à la prière, à la méditation des Saintes Écritures et à la pénitence. Elle était d’une telle vertu qu’on oubliait sa jeunesse ; aussi, à l’âge de dix huit ans et malgré ses objections, elle fut élue abbesse à la mort de Liliaux. Elle connut par la suite de nombreuses épreuves parce qu’on la soupçonnait d’agissements extérieurs dans les milieux politiques. Elle fut menacée, arrachée à sa communauté, emprisonnée et humiliée. Reconnue enfin innocente par le roi Clotaire II, elle fut réhabilitée et rendue à son monastère qui connut, sous sa direction, une longue prospérité matérielle et morale et un grand rayonnement.
Elle mourut le 11 août 632, vénérée par toute la ville d’Arles, et fut ensevelie dans son monastère."

  Ste Claire (1193-1253)

icône : 20 x 15 cm, (2000)

Née à Assise, elle a une douzaine d'années de moins que St François. Elle est de famille noble et lui fils de marchand. Au moment de la "commune" d'Assise vers 1200, les parents de Claire quitte la ville par sécurité et se réfugie à Pérouse. Ils ne reviendront à Assise que cinq à six ans plus tard. Claire ne commence à connaître St François que vers 1210, quand celui-ci, déjà converti à la vie évangélique, se met à prêcher dans Assise. Elle est séduite par lui et par cette vie pauvre toute donnée au Christ. Elle cherche donc à rencontrer François par l'intermédiaire de son cousin Rufin qui fait partie du groupe des frères. Ensemble, ils mettent au point son changement de vie. Le soir des Rameaux 1212, elle quitte la demeure paternelle et rejoint St François à la Portioncule. Elle a dix huit ans et se consacre à Dieu pour toujours. L'opposition de sa famille n'y pourra rien. Rapidement d'autres jeunes filles se joignent à Claire. La vie des "Pauvres Dames" prospère rapidement et d'autres monastères doivent être fondés. Le Pape Innocent III leur accorde "le privilège de pauvreté". Mais après la mort de François, les papes interviendront pour aménager la vie matérielle des Clarisses. Ste Claire refuse de toutes ses forces. Elle veut la pauvreté totale et la simplicité franciscaine. En 1252, le pape Innocent IV rend visite aux Soeurs, accepte leur Règle de vie et la bulle d'approbation arrive le 9 août 1253. Ste Claire meurt le 11 août tenant la bulle dans ses mains dans la paix et la joie.

  St Niphon (+1508)

icône contemporaine

Il fut un des grands patriarches de Constantinople à l'époque où l'Eglise était troublée par l'Union de Florence, par la prise de la ville par les Turcs, et le pessimisme qui s'en suivit. Niphon entreprit de prêcher la foi orthodoxe pour corriger les erreurs introduites par le Concile de Florence. Il se fit le consolateur du peuple chrétien affligé et oppressé sous le joug ottoman. Il incita les fidèles à persévérer dans la pratique évangélique. Il avait été élu patriarche en 1486, à Constantinople même. Mais il connut les difficultés financières avec les Turcs qui confisquaient les biens mobiliers et immobiliers de l'Eglise. Déposé par le sultan Bajazet II en 1488, il fut rappelé sur le siège patriarcal en 1497. Puis de nouveau déposé par le sultan. Il dut s'exiler en Valachie, puis se retira dans la simplicité de la vie monastique du Mont Athos où il fut jugé digne du Royaume des Cieux.

  p. Yves de Montcheuil (1900-1944)

Né à Paimpol, il est scolarisé chez les jésuites. En 1916, alors qu'il se destinait à entrer dans la marine, il change d'avis après la disparition de son frère à la bataille de Verdun, et il entre au noviciat en 1917. Après son service militaire, en 1922, il commence ses études de philosophie. Il suit sa longue initiation dans la Compagnie de Jésus sans se rebeller, mais non sans souffrir avant de la critiquer. Il complète sa formation par un énorme travail personnel, notamment par l'étude des écrits du philosophe Maurice Blondel, mais aussi de Kant, Bergson. Il acquiert ainsi une culture d'une variété et d'une ouverture qui surprendront ses auditoires. Après 1930, sans pour autant délaisser la philosophie, il entame un parcours de théologien. Il réussit ses études bien qu'il soit critique sur l'enseignement reçu. En 1936 il soutient sa thèse en théologie sur « Malebranche et le quiétisme », thèse où il refuse toute séparation nuisible entre la théologie et la mystique d'un côté, la philosophie de l'autre. La même année, il devient professeur à l'Institut catholique de Paris. Il y dispense un enseignement solide, clair. Cependant, il ne limite pas son ministère à l'enseignement théorique, il se met au service de communautés croyantes variées. Il devient aumônier ou plutôt "médecin-consultant" auprès d'étudiants, d'enseignants, de groupes de foyer, mais aussi auprès de la JOC, de l'Action catholique féminine… Pendant la guerre, il entre en résistance spirituelle. À partir de 1942, il participe activement à l'élaboration des Cahiers du Témoignage chrétien et son rôle est capital dans sa diffusion dans la zone nord. Il dénonce l'antisémitisme comme étant incompatible avec le christianisme. Il appelle les chrétiens à réveiller leur consciences, à témoigner. Pendant l'été 1943 et à Pâques 1944, au cours de séjours de camps de jeunes, il est appelé auprès de résistants du Vercors. En effet, de jeunes chrétiens combattants s'y trouvent, dépourvus de sacrements et aux prises avec des problèmes de conscience qu'ils ne peuvent résoudre seuls. En juillet 1944 il gagne le plateau du Vercors pour ce qui devait être une brève enquête de terrain. Mais il arrive quelques jours avant l'attaque allemande. Au lieu d'essayer de s'enfuir avec les hommes valides, il décide de rester avec les grands blessés. Pris dans la grotte de la Luire avec les médecins, les infirmières et les blessés, il est emprisonné à Grenoble et fusillé avec plusieurs de ses codétenus dans la nuit du 10 au 11 août 1944.

St Tugdual le jeune (1917-1968)

icône contemporaine

Jean-Pierre Danyel est né en 1917. Après une jeunesse sans réel amour familial et les souffrances dues à la déportation durant la seconde guerre mondiale, il étudia la théologie et devint moine sous le nom de Tugdual. En 1955, il s'installa dans un ermitage, en Bretagne, près de Saint-Dolay, avec pour mission de restaurer les anciennes chrétientés Celtiques, et c'est dans ce but que Monseigneur Irénée d'Eschevannes, évêque d'Arles et futur Patriarche de l'Eglise Gallicane le consacra Évêque. En mourant prématurément en 1968, il laissa un très grand nombre de manuscrits qui révèlent une très haute spiritualité et qui nous laisse des enseignements dignes des plus grands Pères de l'Eglise.

Le chrétien celtique est un chrétien qui chante toujours, en tout par tout.

Il chante en esprit parce qu'il chante Dieu qui est Esprit absolu.
Il chante dans son cœur parce qu'il chante Dieu qui est Amour.
Il chante dans son intelligence parce que Dieu est sagesse.
Il chante dans sa mémoire parce que Dieu est Eternel.
Il chante dans sa volonté parce que Dieu est maître absolu.
Il chante dans son œuvre parce que Dieu est acte pur.
Il chante dans sa vie parce que Dieu est source de toute vie.
Il chante dans sa mort parce Dieu est immortel.
Il chante dans sa faiblesse parce que Dieu est fort.
Il chante dans l'impossible parce que Dieu est toute Puissance.
Il chante dans la création parce que Dieu est le Créateur.
Il chante dans son péché parce que Dieu est Sauveur.
Il chante dans son corps parce que Dieu est Esprit.
Il chante dans sa chair parce que Dieu est l'être Suprême.
Il chante en toutes circonstances parce que Dieu est omniprésent.
Il chante dans la tristesse parce que Dieu est le consolateur.
Il chante dans la tristesse parce que Dieu est Tendresse.
Il chante dans les ténèbres et dans les nuits parce que Dieu est Lumière.

Il chante dans le bonheur parce que Dieu est félicité.
Il chante dans l'angoisse et la crainte parce que Dieu est la Paix.
Il chante dans les tribulations parce que Dieu est immuable.
Il chante dans les bassesses et l'ignominie parce que Dieu est le Très Haut.
Il chante dans la persécution et l'injustice parce que Dieu est Justice.
Il chante au milieu des apparences, des mirages et des erreurs parce que Dieu est vérité.
Il chante dans l'indigence, le dénuement et la pauvreté parce que Dieu est richesse.
Il chante dans les abîmes, les profondeurs et les gouffres parce que Dieu est inaccessible.
Il chante en tout, pour tout, pour tous, toujours et partout parce que Dieu est l'Absolu.

Annick de Souzenelle (1922-2024)

Annick de Souzenelle naît en Bretagne. Sa petite enfance est marquée par l’effondrement d’une vie familiale qui l’a conduite à perdre, pour un temps, tout repère affectif et géographique. La réalité extérieure étant devenue absurde à ses yeux d’enfant, elle s’est tournée très tôt vers « le Père divin » et le monde intérieur lui est devenu encore plus réel que le monde extérieur. Très jeune, elle se passionne pour les livres sur la Grande Geste du Moyen Âge, les contes et légendes de tous les pays du monde. Elève à l’Institut Notre Dame des Champs à Paris, sa foi est entretenue au sein de l’Église catholique mais elle pressent déjà que derrière le message du Christ et les mythes bibliques se cache une signification plus profonde qui n’était pas délivrée. Après le Baccalauréat, elle suit des études de mathématiques à qui, dit-elle, elle doit sa rigueur intellectuelle, tout en continuant de chercher des réponses à sa quête spirituelle. En 1945, à la fin de la guerre, elle décide de faire des études d’infirmière. C’est ainsi qu’après sa formation, elle devient infirmière anesthésiste, métier qu’elle exerce pendant quinze ans dont cinq passés au Maroc. C’est d’ailleurs au cours de cette période qu’elle reprend le chemin de sa quête spirituelle. Confrontée à la souffrance, elle dit avoir beaucoup appris des malades et de la psychologie. En 1958, le « hasard » lui fait rencontrer le Père Eugraph Kovalevski – fondateur de l’Église Orthodoxe de France – qui deviendra par la suite son père spirituel. Elle se reconnaît dès lors dans un christianisme vivant de la tradition orthodoxe. Le « Monde divin » la reprend par la main… Avec le p. Eugraph Kovalevski, (devenu l’évêque Jean en 1964) elle entreprend des études de théologie et découvre toute la grandeur de notre Tradition dans un esprit qui n’exclut pas les autres. Parallèlement, elle suit pendant deux ans des cours d’hébreu avec Emmanuel Lévyne, qabbaliste. Deux enseignements, théologie chrétienne orthodoxe et l’hébreu, qui vont transformer sa vie et son regard sur le monde. Elle reçoit alors ce que la tradition chinoise appelle son « Mandat du Ciel » et avec la psychologie des profondeurs de Carl Gustav Jung, elle entre dans les profondeurs de la Terre. Elle y ajoute une dimension corporelle par sa rencontre avec le Dr Vittoz. Elle découvre alors au travers de ces différents enseignements l’amorce d’une anthropologie « non encore née », comme le lui avait dit l’évêque Jean mais aussi celle souhaitée par ce grand philosophe russe chrétien, Nicolas Berdiaev, ce qui la conduira en 2010 à créer avec Agnès Desanges, l’Institut d’Anthropologie Spirituelle à Angers. Annick de Souzenelle, par une lecture renouvelée et vivifiante, nous a fait entrer dans nos textes sacrés et nos mythes fondateurs par la voie intérieure. Auteure de nombreux livres, elle "mute" dans sa cent deuxième année.

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