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La Dormition
"Frères,
quand donc cet être corruptible aura revêtu l'incorru-ptibilité
et que cet être mortel aura revêtu l'immortalité,
alors se réalisera la parole de l'Ecriture: La mort a
été engloutie dans la victoire. " Mort, où
est ta victoire? Mort, où est ton aiguillon? L'aiguillon
de la mort, c'est le péché, et la puissance du
péché, c'est la loi. Rendons grâce à
Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus
Christ " (1 Co
15, 54-57).
" Le tombeau
et la mort furent impuissants à retenir la Mère
de Dieu qui jamais ne se lasse d'intercéder pour nous
; elle est notre espérance et notre protection. Puisqu'elle
est la Mère de la Vie, Celui qui a demeuré dans
son sein virginal l'a transféré à la vie
" (Kondakion,
ton 2).
Le récit de
la mort et de la résurrection de Marie, dont s'inspirent
les icônes comme la liturgie, vient d'un évangile
apocryphe, " la Dormition de Marie " du pseudo Jean.
Il raconte que les apôtres, mystérieusement avertis,
étaient présents auprès de la Mère
de Dieu lors de sa mort, et ont témoigné de sa
résurrection. Marie est étendue sur une couche
mortuaire entourée des apôtres qui la pleurent,
et le Christ glorieux, vêtu de lumière, reçoit
dans ses bras l'âme de sa mère représentée
sous forme d'un nouveau-né. Ainsi, tout s'inverse : au
début de sa vie, Marie portait son Fils dans ses bras,
l'introduisant dans notre monde, et maintenant, Marie naît
au Ciel dans les bras de son Fils
La Tradition veut
que Marie soit la première, après le Christ, à
ressusciter dans son corps (les apocryphes parlent de trois jours
après sa mort, comme pour ce dernier). Cette femme purement
humaine est donc la première à accomplir le projet
de Dieu pour l'homme qui est la participation à la vie
divine. En cela, elle préfigure toute l'humanité
rachetée, transfigurée. |