Rabbi Nahman de Bratslav
naît dans la maison familiale du Baal Chem Tov (Besht)
à Medzhybizh. L'enfant grandit dans une atmosphère
hassidique. Âgé de treize ou quatorze ans, il épouse
la fille du Rabbin Ephraïm d'Oussyatin et acquiert son premier
disciple, le Rabbin Shimon (son aîné de plusieurs
années) le jour même de son mariage. Il s'installe
auprès de son beau-père puis à Medvedevka,
où il demeura neuf ans. À l'approche de sa vingtième
année, il compte déjà de nombreux disciples.
Après un voyage en terre d'Israël, Rabbi Nahman s'installe
à Bratslav, en Ukraine, en 1802. Il déclare à
cette occasion à ses disciples : « Nous avons
en ce jour planté le nom des Breslover Hassidim. Ce nom
ne disparaîtra pas car mes disciples seront toujours appelés
du nom de la ville de Bratslav ». Ayant perdu son épouse,
il se remarie. Peu après, il contracte la tuberculose
qui devait l'emporter. En 1810, suite à un incendie qui
détruit sa maison, le Rabbin Nahman est contraint de quitter
Bratslav. Il est hébergé par un groupe de maskilim
(Juifs adhérant à la Haskala, équivalent
au mouvement des Lumières) d'Ouman, également en
Ukraine. C'est là qu'il finira sa vie et sera enterré.
Rabbi Nahman a ouvert
une voie nouvelle dans la hassidout, en insistant sur limportance
de la joie, de la prière, de la foi simple et de la pureté
de coeur (il recommandera toutefois aussi de ne pas être
sot dans sa simplicité...) « Il ne faut jamais
se décourager, il faut toujours se réjouir !»
" Même si lhomme transgresse toute la
Thora des milliers de fois, il doit avoir foi quil peut
recommencer encore à nouveau. Cest cela la foi parfaite
en Dieu car Ses bontés se renouvellent chaque matin et
infinie est sa bienveillance ». Il conseillait à
chacun de dire cette phrase en début de prière
: " Mon Dieu, je commence aujourd'hui à te servir
! " Ne plus tenir compte du passé permet de réparer
les erreurs plus sûrement que s'attarder dans l'amertume.
Il recommande de juger les autres - et de se juger - avec indulgence.
L'essentiel du repentir, consiste à éveiller le
Bien qui est en nous. Il importe de ne considérer que
les aspects positifs d'une personne, pour lui permettre de corriger
ses erreurs. Pour Rabbi Nahman, la joie est primordiale et il
faut sécarter de la tristesse et du désespoir
: « La joie est un devoir religieux, au même titre
que les autres mitsvot » « La véritable
joie est atteinte en ne regardant que ce quil y a de bon
en nous-mêmes, chez autrui et dans toutes les situations»
Il encourage ses disciples à applaudir, chanter et danser,
pendant ou après leurs prières, dans une relation
plus étroite avec Dieu : le malheur, la souffrance, proviennent
d'une incompréhension des événements. Si
l'on a foi en Dieu, on comprend que ce qui nous arrive est pour
notre bien : on ne souffre plus. La notion du courage est essentielle
chez Rabbi Nahman : « Sois fort et courageux ! »
: chaque homme a une mission à accomplir sur cette terre,
il doit se renforcer et ne jamais se décourager, sil
ne se décourage pas, Dieu laidera. Il enseignait
aussi que ses disciples doivent consacrer une heure chaque jour
seuls, pour parler à Dieu : pour anéantir leur
ego, et se fondre dans l'Absolu, on ne peut le faire qu'en parlant
avec Dieu dans un endroit déterminé et à
une heure indiquée. Le temps, la nuit ; l'endroit, un
chemin solitaire. En s'isolant et en parlant avec Dieu, on purifie
son coeur, on annule complètement son ego et l'on s'unit
à l'Infini. Dieu est Absolu, le monde relatif. En s'annulant
à lui, on s'unit à Lui. |
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