|
Son père était
un franc-maçon voltairien et sa mère une catholique
dévote. Bloy fut retiré de lécole
assez tôt en raison de son indiscipline. Son père,
exaspéré, le vouait à une carrière
de petit fonctionnaire. Mais le jeune Bloy s'intéressait
à la peinture, au dessin et à l'écriture
en autodidacte. En 1867, venu à Paris, il fit la rencontre
décisive de lécrivain Jules
Barbey dAurevilly, qui allait devenir son maître
et ami. C'est d'ailleurs sous son influence qu'il se convertit
au catholicisme en 1869. Après sa conversion, Bloy se
plongea dans les uvres de Joseph de Maistre, Louis de Bonald,
Ernest Hello et Blanc de Saint-Bonnet, qui l'orientèrent
en religion vers un catholicisme ardent, en politique vers l'option
monarchiste, en lettres vers le pamphlet. À trente-huit
ans, Bloy écrivit son premier livre, "Le Révélateur
du Globe", mais son génie décrivain
ne se manifesta vraiment quavec "Le Désespéré",
roman en partie autobiographique, qui passa presque inaperçu
lors de sa parution en 1886. Après plusieurs histoires
tumultueuses et tragiques avec les femmes, Bloy se maria en 1890
avec Jeanne Molbech, fille du poète danois Christian Molbech.
De cette union naquirent trois enfants: Véronique, Madeleine
et André, qui mourut en bas âge. Imprécateur
et pamphlétaire « par amour », selon sa formule,
Léon Bloy est un auteur de lexcès, de la
démesure, de lengagement total. Sa plume, si révoltée
soit-elle, nest pas celle dun révolutionnaire
: elle est dabord animée par la défense des
pauvres, la dignité de lhomme, lamour de Dieu
et la figure du Christ. Au mépris de tout confort social,
intellectuel, spirituel, ce chrétien farouchement attaché
à lesprit des Évangiles, sest toujours
situé en dehors de toute institution ou appartenance.
"Il n'y
a qu'une tristesse : c'est de ne pas être des saints" |
|