icône d'élève
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A cinq ans, la petite
Gertrude, qui va devenir "Gertrude la Grande", est
confiée pour son éducation au monastère
bénédictin de Helfta en Saxe. Elle y trouve une
atmosphère de vie spirituelle et intellectuelle intense.
Elle a aussi la chance d'y avoir comme maîtresse et conseillère
la grande Melchtilde de Hackeborn. Elle s'épanouit dans
ce milieu qu'elle ne cherchera pas à quitter. En grandissant
elle devient une moniale d'une intelligence rayonnante et d'une
vaste culture. Si sa santé fragile la tient souvent éloignée
du choeur, sa santé mentale, au contraire, reflète
un grand équilibre. A partir de 1291, elle commence à
être favorisée de visions qu'elle consignera dans
cinq livres. Son expérience mystique s'appuie sur les
mystères de la liturgie et reste totalement dépourvue
de dolorisme. Elle fait une large place au Christ et tout particulièrement
au Sacré-Cur, " où est enclose toute
la vertu de la Divinité. Elle oriente l'âme vers
la contemplation sereine et la jouissance de la vie divine dans
la resplendissante et toute calme Trinité ".
"Quand, quand
est-ce que tu te montreras à moi, afin que je te voie
et que je puise avec délices à cette source vive
que tu es, mon Dieu ? Alors je boirai, je m'enivrerai dans l'abondance
de la douceur de cette source vive, qui sourd des délices
de la face de celui que mon âme désire. Ô
douce face, quand me combleras-tu de toi ? Alors j'entrerai dans
le sanctuaire admirable, jusqu'à la vue de Dieu ; je ne
suis qu'à l'entrée, et mon cur gémit
de la longueur de mon exil. Quand me combleras-tu de joie par
ta douce face ? Alors je contemplerai et embrasserai le véritable
Époux de mon âme, mon Jésus... Là
je connaîtrai comme je suis connue, j'aimerai comme je
suis aimée ; ainsi je te verrai, mon Dieu, tel que tu
es, en ta vision, ta jouissance et ta possession bienheureuse
à jamais. " |
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