icône contemporaine
"Mes yeux ont été brûlés
par ta beauté et, devant moi, la terre sur laquelle javançais
sest dévoilée ; mon intelligence est stupéfaite
par la merveille qui est en toi et moi, désormais, je
me reconnais comme quelquun qui nest pas. Dans mes
os une flamme sest allumée et des ruisseaux ont
jailli pour baigner tout mon corps de peur que je ne me consume.
Ô fournaise purificatrice, où lArtificier
a purifié sa créature ! Ô habit de lumière,
toi qui nous as dépouillés de notre volonté
pour que nous nous en revêtions, maintenant, dans le feu
! ... Heureux ceux qui taiment, parce quils sont
resplendissants de ta beauté et le don que tu leur fais
cest toi même... " |
Le quatrième
dimanche de carême, lÉglise assyrienne fait
mémoire de Jean de Dalyatha, qui compte parmi les plus
grands mystiques de lhistoire de la chrétienté.
Jean, quon appelle encore Sabas ou le « Vieillard
», naquit dans la seconde moitié du VIIème
siècle, dans la village de Ardamust, au nord-ouest de
Mossoul. Il fut introduit à létude des Écritures
dans lécole de son village, puis il fréquenta
le monastère de Apnimaran et, vers lan 700, se fit
moine dans le monastère de Mar Yozadaq. Sept ans plus
tard, il se retira dans la solitude sur la montagne de Dalyatha,
sans doute aux environs du mont Ararat ; cest delle
quil prit son nom. Pendant les années de solitude,
Jean approfondit sa vie spirituelle et sexerça dans
lart de la contemplation, cherchant à discerner
le lien étroit qui existe entre la création et
son Créateur, et à nourrir son esprit par la rencontre
quotidienne avec la nature et ses symboles. Malgré léloignement
de ses semblables, il ne perdit jamais ces traits de profonde
humanité qui caractérisèrent tous ses enseignements.
Lorsquil fut rejoint par un certain nombre de disciples,
Jean mit par écrit les fruits de sa remarquable expérience
intérieure. Influencé par les oeuvres dEvagre,
de Macaire, de Denys lAréopagite et de Grégoire
de Nysse, il souligna cependant, de façon plus radicale
encore que ses maîtres, combien le degré le plus
élevé de la vie chrétienne est celui de
lamour. Jean mourut à une date quon ne saurait
préciser, dans cette solitude où, plus quà
de fuir le monde, il avait appris à aimer toute créature. |