9 juin

(7 références)

 

 

St Colomba (VIème siècle)

icône contemporaine

Abbé dans l'île d'Iona au large de l'Ecosse. L'un de ses successeurs trace de lui ce portrait : "Nature d'élite, brillant dans ses paroles, grand dans ses conseils, plein d'amour envers tous, rempli au fond du coeur de la sérénité et de la joie du Saint-Esprit." Il fonda plusieurs monastères en Irlande avant de fonder celui d'Iona en Ecosse, monastère célèbre qui fut une pépinière de saints moines et de missionnaires.
Il est vénéré en Irlande à l'égal de St Patrick et de Ste Brigitte de Kildare, cette Irlande qu'il chantait : "Sur chaque branche de chêne, je vois posé un ange du ciel... tout y respire la paix, tout n'y est que délice."

 

St Cyrille du Lac Blanc (+1427)

icône russe

Administrateur des possessions et des biens d'un de ses parents, proche du grand-prince russe de Moscou, Dimitri, il quitta les honneurs de la cour pour entrer dans l'humilité de la vie monastique. La charge de boulanger et de cuisinier lui fut confiée. "Souffre ce feu, disait-il, pour ne pas endurer le feu éternel." Simulant la folie par humilité, il fut contraint à bien des pénitences par son higoumène. Il demanda de quitter les fourneaux pour la prière dans sa cellule. Il s'aperçut alors que sa prière était moins profonde qu'auparavant et il demanda à retourner à la cuisine. Quelques années plus tard, il se rendit avec quelques moines sur les bords du Lac-Blanc pour y fonder un autre monastère. Sa vie fut désormais toute cachée en Dieu et toute sainte, marquée par bien des miracles qui faisaient l'admiration des frères. Libre de tout attachement terrestre, il veillait à préserver l'hésychia et l'indépendance du monastère qu'il voulait pauvre. Parmi les saints qui illustrèrent ensuite ce monastère qui observait fidèlement la Règle, le typikon, de St Cyrille, il faut citer en particulier : St Joseph de Volokolamsk, St Nil Sorsky, St Sabbatios de Solovsky.

St Joseph de Anchieta (1534-1597)

Joseph de Anchieta naquit dans le village de San Cristobal de la Laguna (Ténérife, Canaries). Il entra dans la Compagnie de Jésus dans la Province du Portugal en 1551. Deux ans plus tard, il fut envoyé au Brésil. Dans son amour pour le Christ, il s'y consacra tout entier à promouvoir, à la lumière de l'Évangile, le bien des indigènes, tant au plan humain qu'au plan chrétien. Au prix d'une activité apostolique multiple et infatigable, il poursuivit cette oeuvre jusqu'à sa mort. Ordonné prêtre en 1566 et choisi comme Supérieur des communautés de saint-Vincent et de saint-Paul, il fut nommé, dix ans après, Provincial de toute la mission du Brésil, charge dans laquelle il se montra pendant dix ans un Supérieur plein de sagesse et un guide remarquable. Joseph de Anchieta fut le premier à composer une grammaire de la langue des indigènes qu'il évangélisait ; il fut aussi le premier à composer un catéchisme dans cette même langue ; comme le demandait sa tâche de missionnaire et d'apôtre, il rechercha tous les moyens possibles pour soulager la situation des indigènes, et il fit tout pour élever leur niveau de vie, aussi bien au plan humain qu'au plan social et moral. Ceci fut bientôt connu à travers tout le Brésil ; aussi fut-il appelé par tous "l'Apôtre du Brésil".

Jeanne Guyon (1648-1717)

Elle naît le 13 avril 1648 à Montargis dans une famille de riches bourgeois. Mariée à seize ans, mère de trois enfants, elle devint veuve fortunée à vingt huit ans. Mme Guyon est connue pour son enseignement sur l'union spirituelle vécue sous la forme de prière silencieuse et transmise de coeur à coeur. Elle dit être guisée par la Grâce. Mais son indépendance dérange. Elle est accusée de quiétisme, et est emprisonnée pendant huit mois en 1688, puis à nouveau en 1695 pour huit ans, sans raison précise. Finalement lavée de tout soupçon, elle sort de la Bastille à cinquante cinq ans, en 1703, sur un brancard. Il lui reste un peu plus de treize années à vivre. Elle les consacre à former des disciples catholiques et protestants, les ouvrant à la vie intérieure dans une discrétion totale. elle meurt paisiblement le 9 juin 1717.

Ste Anne-Marie Taïgi (1769-1837)

tableau, XIXe

Née à Sienne d'un père ruiné, qui s'installe à Rome, elle est contrainte de se louer comme domestique et elle épouse Dominique Taïgi, domestique au palais Chigi. C'est un brave homme mais bourru et très coléreux. Anne Marie garde une patience inaltérable avec lui comme avec ses parents, aigris et grincheux, qu'elle soigne. Elle ne fait rien sans la permission de son époux mais, de son côté, celui-ci accepte aussi l'aventure spirituelle de son épouse et ne s'oppose pas à la grâce de Dieu. Anne-Marie et lui mettront au monde sept enfants mais auront le chagrin d'en perdre trois en bas âge. Mère attentive à l'éducation de ses enfants, femme d'intérieur dont le logement modeste est toujours propre, elle fait la cuisine, coud les vêtements de toute la maisonnée, tient les comptes. Rien ne distingue sa vie de celle des mères de famille qui l'entourent, sinon une certaine humeur enjouée et toujours sereine : " Elle parlait de Dieu, dira son époux, sans devenir ennuyeuse comme le sont beaucoup de dévotes." Et pourtant sa vie est un torrent de grâces mystiques : extases, visions, prescience. Dieu fait irruption qu'elle soit dans sa cuisine ou en pleine lessive. Avec familiarité, elle lui demande : " Laissez-moi, Seigneur, je suis mère de famille." Et cela déborde vers l'extérieur : guérisons, prophéties, lecture dans les coeurs. On vient de loin la consulter. Grand'mère, elle continuera à veiller sur sa famille avec gaieté, malgré la maladie et de terribles crises de doutes.

St Abraham d'El-Fayoum (1829-1914)

icône copte contemporaine

Le 10 juin 1914, après trente-trois années de ministère épiscopal et près de soixante-dix ans de vie monastique, s’éteint Abraham, évêque de al-Fayyoum. Natif de la province copte de al-Minya et baptisé sous le nom de Joseph, il était entré à dix-huit ans au monastère de la Vierge de al-Muharraq, près de Asyut. S’étant surtout distingué par son extraordinaire engagement en faveur des pauvres, qui sera le fil rouge évangélique de toute sa vie, Joseph devint à trente sept ans abbé du monastère. À partir de ce moment, des moines en grand nombre se firent ses disciples, et la communauté connut un essor extraordinaire. Mais avec le nombre des disciples, les tensions internes d’al-Muharraq prirent de l’importance, et Joseph fut contraint d’abandonner le monastère, car on l’accusait de dissiper les biens de la maison en faveur des pauvres. Avec quatre compagnons, il fut accueilli dans le monastère de al-Baramus, dans le Wadi-al-Natrun. L’abbé du lieu, devenu patriarche, qui avait remarqué la grande valeur spirituelle de Joseph et de ses frères, les ordonna tous les cinq évêques. Joseph devint ainsi, en 1881, l’évêque Abraham de al-Fayyoum. En tant que pasteur, il se sentit appelé avant tout à servir les pauvres, sans discrimination entre chrétiens et non-chrétiens. À ce service il joignit un chemin de dépouillement personnel : il ne voulut jamais s’asseoir à une table autre que celle des petits et des exclus, et il refusa tous les signes de distinction extérieurs et mondains qui reviennent pourtant par tradition dans presque toutes les Églises à celui qui est revêtu de la dignité épiscopale. A sa mort, une foule immense de chrétiens et de musulmans accourut pour lui rendre le dernier hommage.

Yvan Amar (1950-1999)

Il est un philosophe novateur et est considéré comme un des sages qui ont éclairé la fin du XXéme siècle. Né d'un père juif et d'une mère chrétienne, il s'est toujours situé aux confluents de diverses cultures. Fondateur des éditions du Relié, il est aussi celui qui a transmis un enseignement fondé sur l'expérience de la relation à l'autre vécue comme discipline de conscience. Il avait une insuffisance respiratoire, une maladie pulmonaire chronique incurable, dont il mourut à l'âge de quarante neuf ans. Il aimait dire que la vie lui avait donné trois maîtres: son maître indien (Chandra Swâmi Udasin), sa femme Nadège et sa maladie.
Marie de Hennezel lui a consacré un livre entier "Mourir les yeux ouverts".

"Si quelqu'un me guérit et me retire mon mal, j'entends aussi qu'il me hisse au niveau de conscience que j'aurais atteint si j'avais moi même résolu ce que ce mal devait m'apprendre. Sinon, s'il me laisse dans le même état de conscience après m'avoir retiré mon mal, il me vole l'outil de ma croissance que peut être cette maladie."

jour précédent jour suivant