icône contemporaine |
Son rêve était
de vivre à l'étranger et il était passionné
de littérature. En 1918, il entra à la prestigieuse
université Waseda de Tokio et étudia la littérature
anglaise. En 1919, il obtint une bourse du Ministère des
Affaires Etrangères et partit à Harbin (Chine)
où il étudia le russe et fut employé plus
tard à l'ambassade japonaise. Il y avait alors là
une grande communauté russe orthodoxe. Chiune Sigihara
se convertit à l'Orthodoxie et épousa Klavdia une
jeune russe dont il divorcera plus tard. En 1932, il est vice-consul
en Mandchourie contrôlée par le Japon, dans le Nord-Ouest
de la Chine. Désapprouvant fortement la brutalité
des japonais vis-à-vis des populations chinoises, il démissionne,
rentre au Japon, reprend une formation pour aller en poste en
Europe, et épouse Yukiko Kikuchi. fin 1939, il est nommé
consul du Japon en Lituanie. Il a alors trente neuf ans. A Kaunas,
la capitale du pays, ce citoyen dun Etat allié des
nazis fut touché jusquà lâme
par le sort des Juifs. Mais comment les aider ? Dautant
que lURSS d'envahir la Lituanie, et faute dEtat,
les fonctions diplomatiques de Sugihara allaient donc prendre
fin. Cest le consul des Pays-Bas qui lui fournit la solution
: l'île de Curaçao, dans les Antilles néerlandaises
ne demandait pas de visa dentrée. Mais seule était
ouverte la route terrestre à travers la Russie, jusquà
la Mandchourie japonaise. Contactés, les Soviétiques
acceptèrent à condition que les fuyards ne fassent
que transiter sur leur sol. Chiune Sugihara demanda donc la permission
de délivrer des visas, mais se heurta à un refus
du Ministère de l'Intérieur. Alors, il décida
de passer outre. Commence alors une folle course contre la montre.
Il distribue les premiers sésames le 31 juillet 1940.
Le 2 août, ses supérieurs lui ordonnent de quitter
le consulat. Le lendemain, les autorités soviétiques
font de même. Sugihara fait la sourde oreille et poursuit
sa distribution. Très vite, il manque de formulaires.
Il les rédige de sa propre main, dix heures par jour,
avec l'aide de sa femme. Il sacharne ainsi jusquau
20 aout. Contraint de quitter le consulat, il sinstalle
dans un hôtel et continue. Jusquau 31, lorsque les
Soviétiques le mettent, quasi de force, dans un train
vers Berlin. La légende veut que, jusquau moment
du départ, Sugihara ait jeté ses précieux
laissez-passer par la fenêtre... Au total, il aura délivré
2.000 visas familiaux, sauvant ainsi 6.000 personnes. Chiune
Sugihara ne revint dans son pays quen 1947. Il fut alors
renvoyé par le Ministère des Affaires étrangères.
Motif : désobéissance aux ordres reçus alors
quil était en poste à Kaunas. Mais, lorsquil
mourut en 1986, son pays lavait réhabilité.
Israël lavait nommé « Juste parmi les
Nations ». Son nom était honoré au «
Shanghai Jewish Refugees Museum ». Et deux musées
lui étaient consacrés lun dans sa ville natale
de Yaotsu, l'autre en Lituanie
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