7 février

(2 références)

 

Bse Rosalie Rendu (1786-1856)

icône contemporaine

Fille de cultivateurs aisés, ainée de quatre filles, elle a trois ans lors qu'éclate la Révolution française. La maison de la famille Rendu devient un refuge pour monseigneur Paget, évêque de Genêve et des prêtres réfractaires à la Constitution civile du clergé. Elle fera sa première communion une nuit, dans la cave de sa maison, à la lueur d'une bougie. Elle perd son père à l'âge de dix ans, et quitte sa famille à treize, pour entrer chez les Sœurs Ursulines à Gex, où elle apprend les arts ménager. Elle y découvre l'hôpital, où les Filles de la Charité assurent les soins aux malades, et où un stage lui permet de préciser ce qui sera sa vocation. Elle entre au noviciat des filles de la charité à l'âge de seize ans, et fait ses vœux en 1807. Elle est envoyée très rapidement dans le quartier de la rue Mouffetard à coté de l'église Saint-Médard, où elle resta cinquante quatre ans au service de tous les pauvres du quartier, affrontant les émeutes et les révolutions. A cette époque troublée, Rosalie Rendu s'est joyeusement faite la servante des plus pauvres, pour redonner à chacun sa dignité. Sa charité était inventive. Elle puisait la force de réaliser autant de choses dans son intense vie d'oraison et dans sa prière incessante du chapelet, qui ne la quittait pas. Son secret était simple : en vraie fille de Vincent de Paul, comme une autre Soeur de son temps, Ste Catherine Labouré, elle voyait en tout homme le visage du Christ.

Les nouveaux Martyrs et Confesseurs de la Russie et de l'Ukraine (XXème siècle)

icône russe contemporaine

"Ô Seigneur, accorde-nous ta bénédiction ; que nous tous, tes serviteurs faibles et pécheurs, épuisés sur le chemin, nous puissions, chacun dans sa propre vie, te chanter malgré tout devant nos frères qui se sont révoltés contre Toi : pour Toi, ô notre Dieu, notre immense chant de louange et d'action de grâce. Nous te prions maintenant : accorde aux chrétiens d'être calmes, sans peur, en paix dans ta volonté. Pardonne-nous et bénis-nous tous, les voleurs et les samaritains, les enfants, ceux qui tombent le long du chemin, les prêtres qui passent sans s'arrêter. Ils sont tous notre prochain : les bourreaux et les victimes, ceux qui maudissent et ceux qui sont maudits, ceux qui te combattent férocement et ceux qui se prostèrnent devant ton amour. Accueille-nous tous en Toi, Père saint et juste." (prière anonyme récitée durant les persécutions de Khroutchev)

Le 25 janvier 1918 (7 février selon le calendrier grégorien), les révolutionnaires bolcheviques massacrent Vladimir, métropolite de Kiev. Rejoint dans la laure des Grottes de Kiev, Vladimir fut soumis à un procès sommaire et condamné à mort. Il mourut en bénissant ses meurtriers. Par cette fin tragique, l’incompatibilité entre les idéologues de la Révolution d’octobre et l’aile plus radicalement évangélique des chrétiens devint évidente en terre de Russie. En réalité, dès 1905, avec l’assassinat des prêtres Vladimir Troepolskij et Constantin Chitrov par les premiers révolutionnaires, une nouvelle ère du témoignage jusqu’au sang s’était profilée à l’horizon des chrétiens russes. En 1910, à Tbilissi, l’archevêque Nikon, exarque de la Géorgie, fut assassiné et l’archiprêtre Jean Kocurov fut tué quand éclata la révolution d’octobre. En 1918, dans la seule ville de Voronège, cent soixante prêtres furent martyrisés, y compris l’archevêque Tikhon, cloué au portail de sa cathédrale. Le nombre des martyrs chrétiens sous la domination soviétique fut incalculable, et le nombre total des victimes du régime fut impressionnant : vingt millions de personnes environ perdirent la vie, parfois après des années d’exil et de tourments. Dans l’Église, en des phases diverses, ce furent surtout des évêques, des prêtres et des moines qui furent persécutés, torturés et supprimés.
Mais le christianisme en Russie a survécu : preuve que le sang des martyrs est sa semence la plus féconde. La mémoire que nous en faisons aujourd’hui, d’abord célébrée uniquement par l’Église russe en exil, est désormais le patrimoine commun de tous les orthodoxes russes et ukrainiens.

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