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Jesús Méndez
Montoya naît à Tarímbaro au Mexique de parents
pauvres. Il entra au séminaire de Morelia en 1894, aidé
financièrement par des paysans de son village. Ordonné
prêtre en 1906, il fut vicaire successivement à
Huetamo, Pedemales, enfin à Valtierrilla. Ce fut un prêtre
tout à tous, qui passait de longues heures au confessionnal,
où les chrétiens venaient volontiers recevoir ses
bons conseils. Il fonda diverses associations ou confraternités,
pour lapostolat de la prière et ladoration
perpétuelle. Il nhésitait pas, tout en se
cachant quand il le fallait, à baptiser et célébrer
de nuit, visitant les malades de jour, remplaçant autant
que possible les autres prêtres qui étaient obligés
de se cacher et de changer de localité pour échapper
aux recherches. Il vivait pauvrement, avec les familles pauvres
du village. Il monta aussi une belle chorale, grâce à
ses dons musicaux, pour rehausser la liturgie. Le 5 février
1928, tôt le matin, les troupes fédérales
entrèrent dans le village dans lintention déliminer
un groupe de cristeros qui avaient pris les armes,
et se dirigèrent vers la maison du prêtre. Jesús,
lui, navait jamais touché à une arme. Il
venait de célébrer la messe. Lui qui portait le
nom de notre Seigneur, sidentifia au Maître jusquau
bout. Il pris avec lui le ciboire et tenta de sortir par une
fenêtre du presbytère. Les soldats, qui ne le connaissaient
pas, pensèrent que cétait un cristero,
et quil cachait une arme, mais Jésús montra
quil navait pas darmes. Les soldats lui demandèrent
: « Cest vous le Curé ? et il répondit
: Oui, cest moi ». Ils larrêtèrent.
Et lui, gentiment : « Les Hosties consacrées, vous
nen avez pas besoin, laissez-les moi » et il demanda
aux soldats juste le temps de les consommer. Ils le lui permirent
et il sagenouilla pour communier. Puis se dirigeant vers
les soldats : « Faites de moi ce que vous voulez. Je suis
prêt ». Six ou huit soldats le menèrent un
peu plus loin de la place, le mirent assis sur un tronc qui se
trouvait là, entre deux soldats. Le capitaine voulut tirer,
mais son pistolet ne fonctionna pas. Il ordonna aux soldats de
tirer, ils sy prirent par trois fois, sans y arriver (peut-être
firent-ils exprès
), alors le capitaine, furieux,
ordonna à Jesús de se lever, le fouilla, lui arracha
un crucifix et une médaille quil portait au cou,
le mit devant un agave, et lui tira dessus. Le père Jesús
tomba, mort. Il fut dignement enseveli à Cortazar, avant
dêtre reporté à léglise
de Valtierrilla cinq ans plus tard. |
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