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Marie-Noël, de
son vrai nom Marie Rouget, est née en 1883 à Auxerre
dans une famille bourgeoise, propriétaire de maisons et
de vignes. Un amour déçu, la blesse sans fin mais
lui donna de souvrir à lécriture. Atteinte
de mélancolie au point de séjourner de longs mois
dans un établissement spécialisé, Marie
trouva dans la poésie le moyen de vivre et de sexprimer.
Ces notes intimes nous révèlent le combat dune
âme tenaillée par la culpabilité, habitée
de terreurs sacrées, douloureuse de solitude. Sa foi et
son expérience spirituelle, à travers lécriture
et une vie simple et cachée, sépanouirent
peu à peu vers la joie du salut, louverture à
lamour. Cest dans la confiance en la miséricorde
du Seigneur, quelle mourut en 1967. (www.inxl6.org) |
" Comme je
suis contente que Dieu ne soit pas un saint ! Si un saint avait
créé le monde, il aurait créé la
colombe, il n'aurait pas créé le serpent. Il aurait
créé la colombe ? Il ne l'aurait pas créée
"mâle et femelle". Il n'aurait pas osé
créer l'Amour, il 'aurait pas osé créer
le printemps qui trouble toute chair au monde (...) Pourtant,
Vous êtes Saint, ô mon Dieu, Saint qui sanctifiez
le saint, mais Vous êtes aussi Créateur qui fécondez
l'artiste. Autre est la grâce de l'artiste, autre est la
grâce du saint, et pourtant elles sont la même ;
le don de Vous, ô mon Dieu, de Vous si grand que partent
de Vous et mènent à Vous ces voies de sainteté
et de beauté qui, semble-t'il, s'opposent. Et c'est votre
grandeur qui me rassure et m'empêche de trembler quand
les saints me troublent en réduisant tous les chemins
à leur seule route. Ne crains pas. Sois parfaite de ton
mieux, ô mon âme ; non comme tel ou tel homme est
parfait, mais comme toi-même dois l'être, selon toi-même.
Toutes les perfections sont en Dieu : la leur, la tienne. Monte
par ton chemin à toi, montes ! "
"Le Saint,
ce n'est pas quelqu'un de parfait, ce n'est pas quelqu'un de
valeur, c'est quelqu'un qui ne vaut rien, c'est quelqu'un qui
n'est rien. Mais, par ce rien, Dieu passe, comme l'eau d'une
source par le vide grand ouvert d'un conduit, pour aller donner
aux âmes Sa Grâce à boire. Le Saint conducteur
de Dieu. " |