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Issu d'une famille
nombreuse de sept enfants, il perd ses grands-parents maternels
lors du bombardement de La Haye du 3 mars 19452. Il entre en
1959 au noviciat des jésuites Mariëndaal à
Velp (Brabant-Septentrional). De 1961 à 1964, il étudie
au philosophat des jésuites Berchmanianum à Nimègue.
Il part ensuite au Proche-Orient, d'abord au Liban, où
il étudie l'arabe et le dialecte libanais à Beyrouth.
A partir de 1966 il se trouve en Syrie où il passe son
régendat dans diverses communautés jésuites,
notamment celle de Homs. Il viendra en France en 1968, à
Lyon, poursuivre des études de théologie puis de
psychologie. De retour en Syrie en 1976, il réside d'abord
à Alep où il utilise ses compétences de
psychothérapeute pour ouvrir le centre Al Ard à
Qousseir (Kseer, Al-Qusayr) près de Homs afin d'accueillir
des handicapés mentaux et contribuer au dialogue interreligieux.
Puis il passe à Damas avant d'être transféré
à Homs. En 2011, au début des conflits syriens,
il choisit de rester à Bustan al-Diwan, le quartier chrétien
de Homs et ouvre le centre aux victimes de la guerre. En janvier
2014, il lance un appel dans une vidéo mise en ligne sur
YouTube, où il décrit la cruelle situation à
Homs pendant le siège. En février, dans une rare
interview donnée à la presse il dit: «Le
peuple syrien m'a tant donné, tant de gentillesse, tant
d'inspiration, et tout ce que je possède. Maintenant qu'il
souffre, je dois partager sa peine et ses difficultés.
(...) Je suis le seul prêtre et le seul étranger
à être resté. Mais je ne me sens pas comme
un étranger, mais comme un arabe parmi les arabes».
Le 7 avril 2014 vers 8h, le père Frans van der Lugt est
enlevé par des hommes armés qui le battent puis
l'exécutent de deux balles dans la tête, devant
la résidence jésuite à Homs.
"Le Père Frans
est un homme qui a donné toute sa vie. Il est le bon pasteur
qui n'a pas voulu quitter ses brebis. Il avait déjà
donné son témoignage en parole et en action. Et
maintenant, il donne un dernier témoignage en offrant
sa vie comme le Christ la fait. On lui avait demandé
plusieurs fois de quitter le centre-ville. Il na pas voulu
en disant : « Je ne quitterai jamais ceux qui ont besoin
de moi. » (Père Ziad Hillal) |
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