7 avril

(7 références)

 

 St Hermann Joseph (1150-1241)

Né de parents pauvres, il entra chez les Prémontrés de Steinfeld en Rhénanie. Ceux-ci l'envoyèrent d'abord faire des études en Frise. Devenu sacristain, il en profitait pour passer ses journées en prière dans l'église. Ordonné prêtre, il fut l'aumônier de plusieurs couvents de religieuses contemplatives pour lesquelles il composa divers traités de piété et même, à la lumière de ses expériences mystiques, un commentaire du "Cantique des Cantiques". Il sortait peu. Il pensait tellement à Dieu qu'il ignorait ce qui se passait hors de son couvent, mais son coeur était comme un vaste hôpital où venait se refaire les âmes en difficultés qui y trouvaient un tendre accueil et un refuge assuré.

  St Jean Baptiste de la Salle (1651-1719)

détail de l'icône des Sts éducateurs (2013)

Il est jeune séminariste quand il doit prendre en charge ses six frères et soeurs plus jeunes, à la mort de ses parents. A cause de ces responsabilités familiales, il hésite à poursuivre jusqu'au sacerdoce. Poussé par son père spirituel, il accepta de devenir prêtre à vingt sept ans. L'éducation de la jeunesse le passionne. Il ouvre des écoles gratuites pour les petites filles puis pour les petits garçons. Pour les éduquer, il fonde une congrégation : les Frères des Ecoles chrétiennes. Pour s'y consacrer, il renonce à sa charge de chanoine qui lui assurait des ressources et distribue aux pauvres sa part d'héritage. Le bon bourgeois rémois partagera désormais la pauvreté de ses frères. Malgré les procès que lui font les maîtres d'écoles pour concurrence illicite, malgré les contradictions à l'intérieur même de son Ordre, St Jean-Baptiste poursuit son oeuvre, inventant une spiritualité et une pédagogie nouvelles. Il meurt un Vendredi Saint, lui dont le coeur, des années durant, avait été transpercé par les trahisons et les calomnies.

  St Tikhon de Moscou (1865-1925)

icône contemporaine

Dieu lui confia la charge de l'Eglise Russe dans une période troublée. Il avait suivi le cours des études ecclésiastiques. Son caractère affable et son humilité le firent consacrer évêque à trente-deux ans. D'abord envoyé en Amérique du Nord, il y déploya un grand zèle missionnaire. Evêque de Yaroslav au moment où éclata la Révolution, il fut élu patriarche par le Saint-Synode qui rétablissait le patriarcat après sa disparition pendant deux siècles, aboli par Pierre le Grand. Il sut aider son peuple durant cette période où tant de profanations, d'arrestations et d'assassinats ravagèrent l'Eglise. Il prêcha toujours le pardon et la réconciliation, même au moment du schisme de « l'Eglise vivante ». Arrêté puis libéré, il défendit l'Eglise jusqu'à sa fin prononçant alors ces paroles :"La nuit sera longue, obscure, obscure".

  St Sabas de Kalymnos (+1948)

icône contemporaine

Originaire de Thrace orientale, il désirait rejoindre la vie monastique, malgré ses parents qui lui firent tenir leur petit magasin. Un beau jour, il partit en cachette jusqu'au skite de Sainte-Anne au Mont-Athos. Lors d'un pèlerinage en Terre Sainte, quinze ans plus tard, il se fixa au monastère Saint-Georges de Choziba près du Jourdain afin de s'adonner à l'hésychia. Devant les menaces des musulmans qui pillaient les lieux occupés par les chrétiens, il retourna en Grèce en 1916 puis à l'Athos. Appelé par le métropolite d'Egine, St Nectaire, il se rendit près de lui et resta à son service jusqu'à sa mort et se retira dans l'île de Kalymnos, enseignant les fidèles et les enfants, secourant les veuves et les pauvres. Totalement étranger aux soucis financiers, il avait pour principe de ne pas laisser d'argent passer la nuit sous son toit et le distribuait aussitôt. Simple, humble, effacé, il a livré cette parole dans un de ses rares écrits: "Le moine est celui qui souffre et pleure sur ses propres péchés et qui ne se soucie pas de remarquer ceux des autres."

  Cyprien, Daphrose Rugamba et six de leurs enfants (+1994)

Cyprien était un poète reconnu dans son pays. Lors de sa conversion, son couple qui avait connu des difficultés, est ressoudé et toute la famille va vivre désormais dans l'amour du Christ. Ils fonderont la première communauté de l'Emmanuel (Renouveau charismatique) au Rwanda. Ils mettront aussi sur pied une structure d'accueil pour les enfants de la rue à Kigali, où ils s'installent en 1989.

Ils seront tués avec six de leurs dix enfants dès le début du génocide, alors qu'ils étaient en prière à la chapelle.

  p. Frans Van der Lugt (1938-2014)

Issu d'une famille nombreuse de sept enfants, il perd ses grands-parents maternels lors du bombardement de La Haye du 3 mars 19452. Il entre en 1959 au noviciat des jésuites Mariëndaal à Velp (Brabant-Septentrional). De 1961 à 1964, il étudie au philosophat des jésuites Berchmanianum à Nimègue. Il part ensuite au Proche-Orient, d'abord au Liban, où il étudie l'arabe et le dialecte libanais à Beyrouth. A partir de 1966 il se trouve en Syrie où il passe son régendat dans diverses communautés jésuites, notamment celle de Homs. Il viendra en France en 1968, à Lyon, poursuivre des études de théologie puis de psychologie. De retour en Syrie en 1976, il réside d'abord à Alep où il utilise ses compétences de psychothérapeute pour ouvrir le centre Al Ard à Qousseir (Kseer, Al-Qusayr) près de Homs afin d'accueillir des handicapés mentaux et contribuer au dialogue interreligieux. Puis il passe à Damas avant d'être transféré à Homs. En 2011, au début des conflits syriens, il choisit de rester à Bustan al-Diwan, le quartier chrétien de Homs et ouvre le centre aux victimes de la guerre. En janvier 2014, il lance un appel dans une vidéo mise en ligne sur YouTube, où il décrit la cruelle situation à Homs pendant le siège. En février, dans une rare interview donnée à la presse il dit: «Le peuple syrien m'a tant donné, tant de gentillesse, tant d'inspiration, et tout ce que je possède. Maintenant qu'il souffre, je dois partager sa peine et ses difficultés. (...) Je suis le seul prêtre et le seul étranger à être resté. Mais je ne me sens pas comme un étranger, mais comme un arabe parmi les arabes». Le 7 avril 2014 vers 8h, le père Frans van der Lugt est enlevé par des hommes armés qui le battent puis l'exécutent de deux balles dans la tête, devant la résidence jésuite à Homs.

"Le Père Frans est un homme qui a donné toute sa vie. Il est le bon pasteur qui n'a pas voulu quitter ses brebis. Il avait déjà donné son témoignage en parole et en action. Et maintenant, il donne un dernier témoignage en offrant sa vie comme le Christ l’a fait. On lui avait demandé plusieurs fois de quitter le centre-ville. Il n’a pas voulu en disant : « Je ne quitterai jamais ceux qui ont besoin de moi. » (Père Ziad Hillal)

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