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Giuseppe Girotti naît
en Alba, dans le Piémont dune famille modeste. À
treize ans il aspirait déjà au sacerdoce
et il put réaliser son vu en entrant au Séminaire
dominicain de Chieri (Turin). Brillant dans ses études,
plein de vitalité et très gai de caractère,
il fit sa profession religieuse en 1923, et le 3 août 1930
il fut ordonné prêtre. Il se spécialisa dans
l'interprétation des Écritures Sacrées à
lAngelicum et à lÉcole biblique
de Jérusalem. Il en sort en 1934 avec le titre académique
de "prolita in Sacra Scriptura". Il se consacra alors
à lenseignement au séminaire théologique
dominicain de Turin. Tenu en haute estime pour sa vaste culture,
il aimait exercer le ministère sacerdotal aussi parmi
les pauvres et les humbles. Puis vinrent les années de
souffrance et les épreuves, acceptées avec humilité :
on lempêcha denseigner et il fut transféré
dans un autre couvent. Il continua cependant ses recherches dans
le domaine biblique, alors quil intensifiait lexercice
de son activité caritative. Après le 8 septembre
1943, avec l'occupation allemande et la naissance de la République
Sociale Italienne, Girotti est au centre dun vaste réseau
de soutien en faveur des juifs, pour lesquels il est animé
dune affinité culturelle mûrie au cours des
années de son séjour à Jérusalem
et développée ultérieurement avec ses études
bibliques. Cest dans ce sens que lon doit comprendre
ses expressions « porteurs de la Parole de Dieu »
et « grands frères » se référant
aux juifs, pour lesquels, en ces temps de persécution
et de souffrance, il sengage à trouver des cachettes
sûres et des faux papiers. Il est arrêté le
29 août 1944. Malgré les efforts de son prieur pour
le faire libérer, il est transféré dabord
à Milan, puis à Bolzano et enfin, le 5 octobre
1944, à Dachau. Selon le témoignage de don Angelo
Dalmasso, un autre prêtre qui a partagé sa détention
dans le camp dextermination bavarois, le P. Girotti
sy distinguait par sa générosité envers
les autres détenus, pour son attitude ouverte et comme
« porteur de la Parole de Dieu ». Enfermé
dans la baraque 26, où sont amassés un millier
decclésiastiques, au lieu des 180 prévus,
il tombe malade et il est transporté à linfirmerie.
Cest là que le 1 avril 1945, le jour de Pâques,
il meurt avant davoir atteint lâge de quarante
ans, peut-être aidé par une piqûre
dessence comme cétait habituel dans le camp.
Ses dernières paroles furent un écho à lApocalypse :
« Marana tha. Viens, Seigneur Jésus !
». Sur sa couchette ses compagnons écrivirent :
« Ici dormait saint Giuseppe Girotti ».
Son nom est inscrit dans lordre officiel et un arbre a
été planté en son honneur dans lavenue
des justes à Yad Vashem, à Jérusalem. |
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